Décès De Peres, Yigal Amir, Obama, Yitzak Rabin Et Mandela:
Lors des obsèques de Shimon Peres (de son vrai nom Szymon
Perski), Barrack Obama, président des Etats Unis, déclarait que l’ancien président
Israélien lui rappelait «d'autres géants du XXe siècle que j'ai eu
l'honneur de rencontrer». «Des hommes comme Nelson Mandela, des femmes comme sa
majesté la reine Elizabeth», des personnalités dont l'existence couvre de
telles périodes qu’ils parlent «avec profondeur et connaissance, et pas en
petites phrases».
Sauf que le président américain, pour beaucoup de gens, venait de faire un
dérapage, en faisant dans une comparaison inacceptable, vue la trempe et la
grandeur de Nelson Mandela et ce qu’il symbolisait, et le personnage
controversé que fut Peres.
La comparaison n'a néanmoins pas été du goût de tout le monde, certains
pointant notamment l'activisme pro-palestinien de Nelson Mandela et le passé de
Shimon Peres, qui avait soutenu le régime d'apartheid sud-africain, notamment
en lui proposant des armes nucléaires et en concluant un accord militaire secret entre les deux pays.
Rappelons quelques faits historiques:Vers les accords d’Oslo:
Shimon Peres et Yitzhak Rabin se livrent à un duel sans merci pour le
leadership du Mapaï (parti au pouvoir d’alors, fondé par Ben Gourillon, on se
le rappelle), durant les années 80 et au début des années 90. Une guerre à
couteaux tirés qui se solde par la victoire de Rabin en 1992. Mais Peres ne
disparaît pas puisque son ex-rival lui propose le portefeuille des Affaires
étrangères après la victoire travailliste aux législatives de 1993.
Une coexistence extrêmement difficile surtout à cause de cette tension
grandissante avec les voisins palestiniens. Les Israéliens ne parviennent pas à
mater la première intifada, en cours depuis 1987. Cette crise et cette
répression contre les palestiniens fit beaucoup de morts surtout des civils.
Oui Mr Obama, nous sommes d’accord que Peres a été un homme de dialogue dans une certaine mesure:
Pendant cette période, la diplomatie a aussi joué son rôle. Car malgré les
réticences de Yitshak Rabin, c’est Shimon Peres qui couvre, discrètement,
les premiers contacts secrets organisés en Norvège entre des intellectuels
pacifistes israéliens et des membres de l’OLP présidée par Yasser Arafat.
De ces rencontres informelles déboucheront les accords de paix d’Oslo en
septembre 1993 grâce auxquels Peres deviendra une icône de la paix mondialement
reconnue. Mais également un « traître à fusiller », pour la droite et l’extrême droite de son
pays.
C’est Rabin qui sera assassiné :
Ygal Amir, vous vous souvenez de lui? Cet extrémiste nationaliste israélien
qui avait assassiné le premier ministre israélien Yitzhak Rabin le 4 novembre
1995, lors d'une manifestation en faveur du processus de paix
israélo-palestinien, à Tel Aviv. Il adhérait à ce qu'on appelle idéologiquement
la version radicale du sionisme religieux.
Condamné à la prison à vie pour ce meurtre, il avait expliqué son acte en
affirmant avoir pris la décision d'assassiner Yitzhak Rabin le 3 mars 1994
déjà, jour des funérailles de Baruch Goldstein.
En fait, Goldstein était un médecin extrémiste sioniste israélo-américain qui,
en Février 1994, avait tué avec une arme à feu automatique 29 palestiniens musulmans
en train de faire leur prière, et en avait blessé environ 125 autres, avant
d'être maîtrisé et battu à mort.
L'objectif de Ygal Amir était, affirmait-il, de poursuivre la lutte entamée par ce Goldstein CONTRE LE PROCESSUS DE PAIX, « au nom de Dieu », comme il disait. Amir avait surtout assassiné Rabin car ce dernier était sur le point de signer le processus de paix et la création d'un Etat palestinien, ce dont ne veulent pas les extrémistes sionistes juifs évidemment.
L'objectif de Ygal Amir était, affirmait-il, de poursuivre la lutte entamée par ce Goldstein CONTRE LE PROCESSUS DE PAIX, « au nom de Dieu », comme il disait. Amir avait surtout assassiné Rabin car ce dernier était sur le point de signer le processus de paix et la création d'un Etat palestinien, ce dont ne veulent pas les extrémistes sionistes juifs évidemment.
Peres, Amir et l’Etat Palestinien indépendant :
Shimon Peres, président de l’Etat Hébreu, n’a jamais donné un accord tacite favorable, par rapport à cette nouvelle position de Amir. Cela aurait certes été symbolique. Un autre paradoxe de l’histoire.
Paradoxe, surtout si l’on sait qu’au début c’est Peres qui était favorable
à la signature des accords d’Oslo, mais que finalement c’est Rabin, s’étant
résolument engagé pour cette paix définitive, qui sera éliminé par l’extrême
droite juive.
Ygal Amir, qui a été libéré de son isolement pénitentiaire total en 2011
après 17 ans d'isolement, avait appelé à LA CRÉATION D'UN ETAT PALESTINIEN
INDÉPENDANT, sur les frontières de 1967, comme cela a toujours été mentionné
dans les requêtes palestiniennes adressées à Israël.
Peres, un homme controversé ?
Celui que le président américain Barrack Obama a comparé à Mandela, lorsque était ministre de la Défense (1974-77),
avait fortement encouragé la répression violente des premières révoltes
palestiniennes qui éclataient dans les territoires occupés, ainsi que le
développement des colonies de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ces colonies sont aujourd’hui plus que d’actualité. Les terres
palestiniennes sont grignotées quotidiennement depuis des décennies.
Monsieur Obama, je vous rappelle que Mandela avait dit : « notre liberté demeurera incomplète sans la liberté
des Palestiniens ». Cette phrase, il l'a prononcée en 1997. Deux ans après, en
1999, il s’est rendu à Gaza et avait appelé les Palestiniens à ne pas se
décourager pour fonder leur futur Etat. Lui et Yasser Arafat s'appréciaient
aussi comme deux vieux camarades de lutte pour un même idéal, la liberté. Alors
Mr le président des Etats Unis, votre métaphore du vieux sage n’a pas eu la
pertinence escomptée.
L’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, en 1995, avait été récompensé en même temps
que Shimon Peres et Yasser Arafat du prix Nobel de la paix en 1994. Voici,
Mr le président, ce que Peres et Mandela ont eu en commun : le prix Nobel
de la paix. Vous-mêmes président Obama, l’avez été, quoique dans les conditions
que l’on sait. Nous ne doutons surtout pas du prix qui a été le vôtre.
Félicitations encore une fois pour cela.
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