mercredi 12 octobre 2016


EQUIPE NATIONALE DU SENEGAL: quel équipementier pour les lions avant la CAN?

Ce texte est à la base écrit par un ami, Bachir Diop, économiste de formation, et éminent intellectuel averti. Avec sa permission, je me suis permis de le modifier, d'y apporter juste un tout petit peu de choses sur la forme et le fond.

LE FOOTBALL SENEGALAIS : UNE MARQUE SUREVALUEE ?

A la lumière de toutes les déclarations de la Fédération Sénégalaise de Football sur son problème d’équipementier, on espère que l’attente en vaudra le coût et la peine.
Selon Me Augustin Senghor, en substance, des offres leur sont parvenues, mais elles ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Du moins pour une autre lecture, en bon avocat d’affaires, Me Senghor fait dans la spéculation quasi-boursière en patientant un peu pour que la valeur sportive de l’équipe grimpe afin de négocier un juteux contrat.

Cependant est-ce que la fédération connait la valeur marchande dynamique de l’équipe? A t-elle commis des études dans ce sens ?
Les équipementiers qui ont plus de moyens et sont plus organisés font ces évaluations de manière périodique sur les marchés et leur potentialité avant de s’engager pour un contrat sponsoring.
Pour le cas des lions déjà, la CAN pointe à l’horizon et c'est dans un peu plus de trois mois. Et Me Augustin Senghor n'a pas été rassurant dans cette perspective: «Le Sénégal risque d’aller à la Can 2017 au Gabon sans équipementier, si d’ici novembre l’on ne réussit pas à en trouver un nouveau", affirmait-il fin Août dernier.

POURQUOI LES MARQUES PAYENT-ELLES POUR HABILLER UNE EQUIPE SPORTIVE?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent assez souvent. En temps normal on ne paye pas quelqu'un pour porter une tenue. Mais si celui qui vous habille espère que d’autres personnes le voient et veuillent porter la même marque, alors il en trouve de l’intérêt.
C’est la même logique avec les journalistes et les animateurs qui sont sponsorisés par des stylistes modélistes afin de rendre visible leurs produits. En sorte c’est un investissement et quand on parle d’investissement on envisage un retour et des bénéfices substantiels.
Les marques mondiales d’équipement confectionnent plusieurs produits qui sont pour la majorité orientés sport. Elles sont obligées d’investir dans des vitrines sportives porteuses pour espérer vendre leurs produits. Si PUMA confectionnait uniquement des tabliers de cuisine on ne verrait jamais une équipe de foot porter cette marque.

ÉVALUATION D'UN MARCHE SPORTIF: ESQUISSE D'UNE APPROCHE TECHNIQUE:

Les firmes d’équipements sportifs utilisent quasiment les mêmes méthodologies d’évaluation du marché que n’importe quelle autre entreprise en y intégrant la spécificité du marché où ils veulent vendre, et des types de produits qu’elles veulent développer. C’est à partir de cela qu’elles estiment leur potentialité probable de vente, le type de produit qui est plus adéquat au marché et les circuits de commercialisation.
Par exemple une étude de marché de NIKE aux USA fera que cette marque investira plus sur le football américain et le basket qu’au SOCCER (le football tel que nous le connaissons). Le potentiel commercial étant plus élevé dans ces segments de marché qu’ailleurs, du fait de la popularité de ces deux sports dans ce pays, comparé au football.

Pour faire ces évaluations, les firmes disposent de plusieurs outils internes et utilisent beaucoup de sources externes.
Les outils internes sont pour la plupart leurs statistiques de ventes antécédentes, le monitoring de la concurrence et l’usage de l’intelligence économique pour anticiper les variations et évolutions du marché.
En termes d’intelligence économique, une firme d’équipementier de football est en mesure d’évaluer aujourd’hui l’impact dans 10 ans de l’implantation d’une académie de football dans un Pays, comme ce fut le cas avec celui des MIMOSAS en Côte d’ivoire. Elles utilisent aussi les sondages et les études de marchés, avant de choisir leur cible.

Parmi les sources externes bien suivi du marché potentiel, il y’a surtout les statistiques très prisées sur la potentialité de prospects que délivrent les audiences TV des rencontres et la fréquentation des Stades. Ces sources sont combinées à d’autres paramètres moins quantitatifs qui permettent d’expliquer les comportements d’achat des clients, leur désir, leur niveau de vie etc.
La potentialité délivrée par ces statistiques représente le niveau de prospect, et il reste à la firme de mesurer le taux de transformation possible de ces potentiels clients en acheteurs. C’est en fonction de tous ces éléments que la stratégie de vente ou Marketing est élaborée et le niveau d’investissement en publicité défini.

En guise d’exemple, l’équipe de France touche actuellement 42,6 millions d’Euro par an pour porter le maillot de la firme à la virgule. Le monitoring basique du marché de l’équipe de France donnera une audience moyenne de 8 à 10 millions de personnes en année sans tournois majeurs et plus de 15 millions de personnes quand il y a un tournoi (coupe du monde, coupe d'Europe différentes catégories etc). Ces chiffres constituent la base du marché que cible la marque en investissant sur l’EDF.
En intégrant plusieurs autres paramètres comme cités plus en haut, elle peut en arriver à un taux de transformation de 40% de clients achetant tous les produits liés à l’investissement consentit (maillots, survêtement, chaussures etc..).
Un taux de conversion de 40% minimum du marché peut apporter un chiffre d’affaires de 120 millions d’Euro à Nike en vendant 30 € à 50 € à l’unité soit un rapport de 1/3 de rendement à l’unité investit en pub.
Les grandes marques ne lésinent pas sur les moyens de publicité quand elles maîtrisent leur marché. Toutefois, tout un dispositif est mis derrière pour mesurer le moindre franc rapporté par une unité dépensée en promotion et sponsoring.

PERSPECTIVES POUR LE SÉNÉGAL:

Pour revenir au cas du Sénégal, on peut s’aventurer à faire une estimation, sur la même base que celle faite avec la France, du fait d’une similitude de comportement et d’habitude humaine pour le football, afin d’avoir une idée de la valeur de l’équipe et comprendre pourquoi les équipementiers ne font pas d’offre élevée actuellement.
Le taux d’audience de l’équipe de France est de 12 millions en moyenne (année de compétition mondovision + années sans compétition) soit un rapport de 18% de la population totale.
Pour le Sénégal, ces 18% seront corrigés et ramenés à la baisse de façon subséquente dans la mesure où sa participation à des compétitions mondovision (CAN + Coupe du MONDE), n’est pas régulière. L’attraction et la promotion qui sont faites aux événements de son équipe sont 10 fois moins importantes que celles de la France. L’impact de ces paramètres peut ramener le taux jusqu’à sa moitié. Ce qui fera une base d’acheteurs potentiels d'1 million de produits dérivés de l’équipementier.

Le taux de conversion ne sera pas le même que celui de la France du fait de plusieurs paramètres incontournables (fraude de contrefaçon abondante, forte concurrence d’autres vitrines du football dont l’offre de spectacle est quasi supérieure à celle de l’équipe du pays, panier de choix très restreint du client du fait du niveau de vie, du pouvoir d'achat, des autres habitudes d’achats, du circuit de publicité peu performant.).
Tous prix égaux par ailleurs, en fonction du coût de revenu des produits, le taux de conversion ne peut être supérieur à 5% soit au maximum 52.000 clients acheteurs.
En vendant en moyenne un produit à 20 € (niveau de vie intégré) à cette base de clients par an, on tournerait autour d'1,039 millions d’euros de chiffre d’affaire pour l’équipementier.
Le rapport de retour à d'investissement du tiers pour la France ne sera pas non plus le même, du fait que plus on produit plus on a des économies d’échelle, et le niveau de rendement est supérieur en volume, mais inférieur en taux. Un rapport de ¼ du rendement peut être appliqué pour l’investissement de l’équipementier, ce qui fera 259.000 €/an de sponsoring dans ce sens.

Ces hypothèses peuvent être confirmées facilement par un petit sondage d’opinion de la part de la fédération dirigée par Me Augustin Senghor, par la mise en place d’une cellule prospective économique pour anticiper et mettre à jour ses données (comme le fait la France afin d’anticiper les négociations 2 ans avant; et ce fut le cas quand la France était sous contrat avec Adidas). Il doit en être ainsi, pour avoir de vraies bases de données et de négociation, et ne pas avoir une asymétrie d’information vis-à-vis du partenaire.
Par ailleurs, en tant qu’observateur, on ne sent pas une réelle organisation de la Fédération Sénégalaise de Football à l’image de ce qui se fait dans beaucoup de pays. Voici en exemple l’organigramme de la fédération Française de football: www.fff.fr/…/150911170604_09_-_organigramme_fff_-_sept_2015….

UNE TRÈS BONNE CELLULE DE COMMUNICATION COMME SOLUTION A COURT TERME:

Le football n’est plus seulement un loisir. Il est devenu une économie, une véritable industrie qui fonctionne comme une entreprise, il a des produits, les vend et investit pour la croissance et la qualité de ses produits.
Malgré des qualifications (parcimonieuses et sporadiques) dans les différentes catégories en compétitions africaines, le Sénégal est toujours un nain footballistique en Afrique, car il est un des rares "ténors" à n'avoir jamais remporté de CAN (la Tunisie et la Zambie sont enfin sorties de ce lot en (2004 et en (2012 respectivement). Une anomalie de l'histoire à corriger très bientôt peut-être avec Aliou Cissé, pourquoi pas, si on fait référence à son bilan actuel très flatteur, l'équipe étant actuellement stable et sur la bonne voie.

Mais il faut dire que la Fédération Sénégalaise de Football malgré cette embellie actuelle (on touche du bois) est très loin d’une bonne politique de promotion de ses produits, car on constate que même les outils les plus basiques sont négligés: pas de mise à jour régulière de son site internet, juste une chaîne YouTube plus ou moins dynamique mais aux contenus quasi similaires depuis des années, un compte tweeter qui publie par parcimonie, une anarchie de pages Facebook avec moins de 1000 abonnés là ou celui de la Côte d’ivoire par exemple en fait plus de 30.000 est publie régulièrement….) sans compter la gestion des événements de son ou de ses produits phares qui sont trop peu exposés avant, pendant et après.

Il y’a des fonctions qui sont essentielles dans une organisation, même du football: la fonction finance et la fonction commerciale, qui doivent être aussi fortes que la fonction production. ces fonctions doivent être soutenues par une fonction de contrôle et de système d’information et de communication solides. A défaut de cela, on produira la plupart du temps à perte, et on ne maîtrisera pas non plus le développement de ce football sénégalais.

EQUIPE NATIONALE DU SENEGAL: quel équipementier pour les lions avant la CAN?

Ce texte est à la base écrit par un ami, Bachir Diop, économiste de formation, et éminent intellectuel averti. Avec sa permission, je me suis permis de le modifier, d'y apporter juste un tout petit peu de choses sur la forme et le fond.

LE FOOTBALL SENEGALAIS : UNE MARQUE SUREVALUEE ?

A la lumière de toutes les déclarations de la Fédération Sénégalaise de Football sur son problème d’équipementier, on espère que l’attente en vaudra le coût et la peine.
Selon Me Augustin Senghor, en substance, des offres leur sont parvenues, mais elles ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Du moins pour une autre lecture, en bon avocat d’affaires, Me Senghor fait dans la spéculation quasi-boursière en patientant un peu pour que la valeur sportive de l’équipe grimpe afin de négocier un juteux contrat.

Cependant est-ce que la fédération connait la valeur marchande dynamique de l’équipe? A t-elle commis des études dans ce sens ?
Les équipementiers qui ont plus de moyens et sont plus organisés font ces évaluations de manière périodique sur les marchés et leur potentialité avant de s’engager pour un contrat sponsoring.
Pour le cas des lions déjà, la CAN pointe à l’horizon et c'est dans un peu plus de trois mois. Et Me Augustin Senghor n'a pas été rassurant dans cette perspective: «Le Sénégal risque d’aller à la Can 2017 au Gabon sans équipementier, si d’ici novembre l’on ne réussit pas à en trouver un nouveau", affirmait-il fin Août dernier.

POURQUOI LES MARQUES PAYENT-ELLES POUR HABILLER UNE EQUIPE SPORTIVE?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent assez souvent. En temps normal on ne paye pas quelqu'un pour porter une tenue. Mais si celui qui vous habille espère que d’autres personnes le voient et veuillent porter la même marque, alors il en trouve de l’intérêt.
C’est la même logique avec les journalistes et les animateurs qui sont sponsorisés par des stylistes modélistes afin de rendre visible leurs produits. En sorte c’est un investissement et quand on parle d’investissement on envisage un retour et des bénéfices substantiels.
Les marques mondiales d’équipement confectionnent plusieurs produits qui sont pour la majorité orientés sport. Elles sont obligées d’investir dans des vitrines sportives porteuses pour espérer vendre leurs produits. Si PUMA confectionnait uniquement des tabliers de cuisine on ne verrait jamais une équipe de foot porter cette marque.

ÉVALUATION D'UN MARCHE SPORTIF: ESQUISSE D'UNE APPROCHE TECHNIQUE:

Les firmes d’équipements sportifs utilisent quasiment les mêmes méthodologies d’évaluation du marché que n’importe quelle autre entreprise en y intégrant la spécificité du marché où ils veulent vendre, et des types de produits qu’elles veulent développer. C’est à partir de cela qu’elles estiment leur potentialité probable de vente, le type de produit qui est plus adéquat au marché et les circuits de commercialisation.
Par exemple une étude de marché de NIKE aux USA fera que cette marque investira plus sur le football américain et le basket qu’au SOCCER (le football tel que nous le connaissons). Le potentiel commercial étant plus élevé dans ces segments de marché qu’ailleurs, du fait de la popularité de ces deux sports dans ce pays, comparé au football.

Pour faire ces évaluations, les firmes disposent de plusieurs outils internes et utilisent beaucoup de sources externes.
Les outils internes sont pour la plupart leurs statistiques de ventes antécédentes, le monitoring de la concurrence et l’usage de l’intelligence économique pour anticiper les variations et évolutions du marché.
En termes d’intelligence économique, une firme d’équipementier de football est en mesure d’évaluer aujourd’hui l’impact dans 10 ans de l’implantation d’une académie de football dans un Pays, comme ce fut le cas avec celui des MIMOSAS en Côte d’ivoire. Elles utilisent aussi les sondages et les études de marchés, avant de choisir leur cible.

Parmi les sources externes bien suivi du marché potentiel, il y’a surtout les statistiques très prisées sur la potentialité de prospects que délivrent les audiences TV des rencontres et la fréquentation des Stades. Ces sources sont combinées à d’autres paramètres moins quantitatifs qui permettent d’expliquer les comportements d’achat des clients, leur désir, leur niveau de vie etc.
La potentialité délivrée par ces statistiques représente le niveau de prospect, et il reste à la firme de mesurer le taux de transformation possible de ces potentiels clients en acheteurs. C’est en fonction de tous ces éléments que la stratégie de vente ou Marketing est élaborée et le niveau d’investissement en publicité défini.

En guise d’exemple, l’équipe de France touche actuellement 42,6 millions d’Euro par an pour porter le maillot de la firme à la virgule. Le monitoring basique du marché de l’équipe de France donnera une audience moyenne de 8 à 10 millions de personnes en année sans tournois majeurs et plus de 15 millions de personnes quand il y a un tournoi (coupe du monde, coupe d'Europe différentes catégories etc). Ces chiffres constituent la base du marché que cible la marque en investissant sur l’EDF.
En intégrant plusieurs autres paramètres comme cités plus en haut, elle peut en arriver à un taux de transformation de 40% de clients achetant tous les produits liés à l’investissement consentit (maillots, survêtement, chaussures etc..).
Un taux de conversion de 40% minimum du marché peut apporter un chiffre d’affaires de 120 millions d’Euro à Nike en vendant 30 € à 50 € à l’unité soit un rapport de 1/3 de rendement à l’unité investit en pub.
Les grandes marques ne lésinent pas sur les moyens de publicité quand elles maîtrisent leur marché. Toutefois, tout un dispositif est mis derrière pour mesurer le moindre franc rapporté par une unité dépensée en promotion et sponsoring.

PERSPECTIVES POUR LE SÉNÉGAL:

Pour revenir au cas du Sénégal, on peut s’aventurer à faire une estimation, sur la même base que celle faite avec la France, du fait d’une similitude de comportement et d’habitude humaine pour le football, afin d’avoir une idée de la valeur de l’équipe et comprendre pourquoi les équipementiers ne font pas d’offre élevée actuellement.
Le taux d’audience de l’équipe de France est de 12 millions en moyenne (année de compétition mondovision + années sans compétition) soit un rapport de 18% de la population totale.
Pour le Sénégal, ces 18% seront corrigés et ramenés à la baisse de façon subséquente dans la mesure où sa participation à des compétitions mondovision (CAN + Coupe du MONDE), n’est pas régulière. L’attraction et la promotion qui sont faites aux événements de son équipe sont 10 fois moins importantes que celles de la France. L’impact de ces paramètres peut ramener le taux jusqu’à sa moitié. Ce qui fera une base d’acheteurs potentiels d'1 million de produits dérivés de l’équipementier.

Le taux de conversion ne sera pas le même que celui de la France du fait de plusieurs paramètres incontournables (fraude de contrefaçon abondante, forte concurrence d’autres vitrines du football dont l’offre de spectacle est quasi supérieure à celle de l’équipe du pays, panier de choix très restreint du client du fait du niveau de vie, du pouvoir d'achat, des autres habitudes d’achats, du circuit de publicité peu performant.).
Tous prix égaux par ailleurs, en fonction du coût de revenu des produits, le taux de conversion ne peut être supérieur à 5% soit au maximum 52.000 clients acheteurs.
En vendant en moyenne un produit à 20 € (niveau de vie intégré) à cette base de clients par an, on tournerait autour d'1,039 millions d’euros de chiffre d’affaire pour l’équipementier.
Le rapport de retour à d'investissement du tiers pour la France ne sera pas non plus le même, du fait que plus on produit plus on a des économies d’échelle, et le niveau de rendement est supérieur en volume, mais inférieur en taux. Un rapport de ¼ du rendement peut être appliqué pour l’investissement de l’équipementier, ce qui fera 259.000 €/an de sponsoring dans ce sens.

Ces hypothèses peuvent être confirmées facilement par un petit sondage d’opinion de la part de la fédération dirigée par Me Augustin Senghor, par la mise en place d’une cellule prospective économique pour anticiper et mettre à jour ses données (comme le fait la France afin d’anticiper les négociations 2 ans avant; et ce fut le cas quand la France était sous contrat avec Adidas). Il doit en être ainsi, pour avoir de vraies bases de données et de négociation, et ne pas avoir une asymétrie d’information vis-à-vis du partenaire.
Par ailleurs, en tant qu’observateur, on ne sent pas une réelle organisation de la Fédération Sénégalaise de Football à l’image de ce qui se fait dans beaucoup de pays. Voici en exemple l’organigramme de la fédération Française de football: www.fff.fr/…/150911170604_09_-_organigramme_fff_-_sept_2015….

UNE TRÈS BONNE CELLULE DE COMMUNICATION COMME SOLUTION A COURT TERME:

Le football n’est plus seulement un loisir. Il est devenu une économie, une véritable industrie qui fonctionne comme une entreprise, il a des produits, les vend et investit pour la croissance et la qualité de ses produits.
Malgré des qualifications (parcimonieuses et sporadiques) dans les différentes catégories en compétitions africaines, le Sénégal est toujours un nain footballistique en Afrique, car il est un des rares "ténors" à n'avoir jamais remporté de CAN (la Tunisie et la Zambie sont enfin sorties de ce lot en (2004 et en (2012 respectivement). Une anomalie de l'histoire à corriger très bientôt peut-être avec Aliou Cissé, pourquoi pas, si on fait référence à son bilan actuel très flatteur, l'équipe étant actuellement stable et sur la bonne voie.

Mais il faut dire que la Fédération Sénégalaise de Football malgré cette embellie actuelle (on touche du bois) est très loin d’une bonne politique de promotion de ses produits, car on constate que même les outils les plus basiques sont négligés: pas de mise à jour régulière de son site internet, juste une chaîne YouTube plus ou moins dynamique mais aux contenus quasi similaires depuis des années, un compte tweeter qui publie par parcimonie, une anarchie de pages Facebook avec moins de 1000 abonnés là ou celui de la Côte d’ivoire par exemple en fait plus de 30.000 est publie régulièrement….) sans compter la gestion des événements de son ou de ses produits phares qui sont trop peu exposés avant, pendant et après.

Il y’a des fonctions qui sont essentielles dans une organisation, même du football: la fonction finance et la fonction commerciale, qui doivent être aussi fortes que la fonction production. ces fonctions doivent être soutenues par une fonction de contrôle et de système d’information et de communication solides. A défaut de cela, on produira la plupart du temps à perte, et on ne maîtrisera pas non plus le développement de ce football sénégalais.

EQUIPE NATIONALE DU SENEGAL: quel équipementier pour les lions avant la CAN?

Ce texte est à la base écrit par un ami, Bachir Diop, économiste de formation, et éminent intellectuel averti. Avec sa permission, je me suis permis de le modifier, d'y apporter juste un tout petit peu de choses sur la forme et le fond.

LE FOOTBALL SENEGALAIS : UNE MARQUE SUREVALUEE ?

A la lumière de toutes les déclarations de la Fédération Sénégalaise de Football sur son problème d’équipementier, on espère que l’attente en vaudra le coût et la peine.
Selon Me Augustin Senghor, en substance, des offres leur sont parvenues, mais elles ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Du moins pour une autre lecture, en bon avocat d’affaires, Me Senghor fait dans la spéculation quasi-boursière en patientant un peu pour que la valeur sportive de l’équipe grimpe afin de négocier un juteux contrat.

Cependant est-ce que la fédération connait la valeur marchande dynamique de l’équipe? A t-elle commis des études dans ce sens ?
Les équipementiers qui ont plus de moyens et sont plus organisés font ces évaluations de manière périodique sur les marchés et leur potentialité avant de s’engager pour un contrat sponsoring.
Pour le cas des lions déjà, la CAN pointe à l’horizon et c'est dans un peu plus de trois mois. Et Me Augustin Senghor n'a pas été rassurant dans cette perspective: «Le Sénégal risque d’aller à la Can 2017 au Gabon sans équipementier, si d’ici novembre l’on ne réussit pas à en trouver un nouveau", affirmait-il fin Août dernier.

POURQUOI LES MARQUES PAYENT-ELLES POUR HABILLER UNE EQUIPE SPORTIVE?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent assez souvent. En temps normal on ne paye pas quelqu'un pour porter une tenue. Mais si celui qui vous habille espère que d’autres personnes le voient et veuillent porter la même marque, alors il en trouve de l’intérêt.
C’est la même logique avec les journalistes et les animateurs qui sont sponsorisés par des stylistes modélistes afin de rendre visible leurs produits. En sorte c’est un investissement et quand on parle d’investissement on envisage un retour et des bénéfices substantiels.
Les marques mondiales d’équipement confectionnent plusieurs produits qui sont pour la majorité orientés sport. Elles sont obligées d’investir dans des vitrines sportives porteuses pour espérer vendre leurs produits. Si PUMA confectionnait uniquement des tabliers de cuisine on ne verrait jamais une équipe de foot porter cette marque.

ÉVALUATION D'UN MARCHE SPORTIF: ESQUISSE D'UNE APPROCHE TECHNIQUE:

Les firmes d’équipements sportifs utilisent quasiment les mêmes méthodologies d’évaluation du marché que n’importe quelle autre entreprise en y intégrant la spécificité du marché où ils veulent vendre, et des types de produits qu’elles veulent développer. C’est à partir de cela qu’elles estiment leur potentialité probable de vente, le type de produit qui est plus adéquat au marché et les circuits de commercialisation.
Par exemple une étude de marché de NIKE aux USA fera que cette marque investira plus sur le football américain et le basket qu’au SOCCER (le football tel que nous le connaissons). Le potentiel commercial étant plus élevé dans ces segments de marché qu’ailleurs, du fait de la popularité de ces deux sports dans ce pays, comparé au football.

Pour faire ces évaluations, les firmes disposent de plusieurs outils internes et utilisent beaucoup de sources externes.
Les outils internes sont pour la plupart leurs statistiques de ventes antécédentes, le monitoring de la concurrence et l’usage de l’intelligence économique pour anticiper les variations et évolutions du marché.
En termes d’intelligence économique, une firme d’équipementier de football est en mesure d’évaluer aujourd’hui l’impact dans 10 ans de l’implantation d’une académie de football dans un Pays, comme ce fut le cas avec celui des MIMOSAS en Côte d’ivoire. Elles utilisent aussi les sondages et les études de marchés, avant de choisir leur cible.

Parmi les sources externes bien suivi du marché potentiel, il y’a surtout les statistiques très prisées sur la potentialité de prospects que délivrent les audiences TV des rencontres et la fréquentation des Stades. Ces sources sont combinées à d’autres paramètres moins quantitatifs qui permettent d’expliquer les comportements d’achat des clients, leur désir, leur niveau de vie etc.
La potentialité délivrée par ces statistiques représente le niveau de prospect, et il reste à la firme de mesurer le taux de transformation possible de ces potentiels clients en acheteurs. C’est en fonction de tous ces éléments que la stratégie de vente ou Marketing est élaborée et le niveau d’investissement en publicité défini.

En guise d’exemple, l’équipe de France touche actuellement 42,6 millions d’Euro par an pour porter le maillot de la firme à la virgule. Le monitoring basique du marché de l’équipe de France donnera une audience moyenne de 8 à 10 millions de personnes en année sans tournois majeurs et plus de 15 millions de personnes quand il y a un tournoi (coupe du monde, coupe d'Europe différentes catégories etc). Ces chiffres constituent la base du marché que cible la marque en investissant sur l’EDF.
En intégrant plusieurs autres paramètres comme cités plus en haut, elle peut en arriver à un taux de transformation de 40% de clients achetant tous les produits liés à l’investissement consentit (maillots, survêtement, chaussures etc..).
Un taux de conversion de 40% minimum du marché peut apporter un chiffre d’affaires de 120 millions d’Euro à Nike en vendant 30 € à 50 € à l’unité soit un rapport de 1/3 de rendement à l’unité investit en pub.
Les grandes marques ne lésinent pas sur les moyens de publicité quand elles maîtrisent leur marché. Toutefois, tout un dispositif est mis derrière pour mesurer le moindre franc rapporté par une unité dépensée en promotion et sponsoring.

PERSPECTIVES POUR LE SÉNÉGAL:

Pour revenir au cas du Sénégal, on peut s’aventurer à faire une estimation, sur la même base que celle faite avec la France, du fait d’une similitude de comportement et d’habitude humaine pour le football, afin d’avoir une idée de la valeur de l’équipe et comprendre pourquoi les équipementiers ne font pas d’offre élevée actuellement.
Le taux d’audience de l’équipe de France est de 12 millions en moyenne (année de compétition mondovision + années sans compétition) soit un rapport de 18% de la population totale.
Pour le Sénégal, ces 18% seront corrigés et ramenés à la baisse de façon subséquente dans la mesure où sa participation à des compétitions mondovision (CAN + Coupe du MONDE), n’est pas régulière. L’attraction et la promotion qui sont faites aux événements de son équipe sont 10 fois moins importantes que celles de la France. L’impact de ces paramètres peut ramener le taux jusqu’à sa moitié. Ce qui fera une base d’acheteurs potentiels d'1 million de produits dérivés de l’équipementier.

Le taux de conversion ne sera pas le même que celui de la France du fait de plusieurs paramètres incontournables (fraude de contrefaçon abondante, forte concurrence d’autres vitrines du football dont l’offre de spectacle est quasi supérieure à celle de l’équipe du pays, panier de choix très restreint du client du fait du niveau de vie, du pouvoir d'achat, des autres habitudes d’achats, du circuit de publicité peu performant.).
Tous prix égaux par ailleurs, en fonction du coût de revenu des produits, le taux de conversion ne peut être supérieur à 5% soit au maximum 52.000 clients acheteurs.
En vendant en moyenne un produit à 20 € (niveau de vie intégré) à cette base de clients par an, on tournerait autour d'1,039 millions d’euros de chiffre d’affaire pour l’équipementier.
Le rapport de retour à d'investissement du tiers pour la France ne sera pas non plus le même, du fait que plus on produit plus on a des économies d’échelle, et le niveau de rendement est supérieur en volume, mais inférieur en taux. Un rapport de ¼ du rendement peut être appliqué pour l’investissement de l’équipementier, ce qui fera 259.000 €/an de sponsoring dans ce sens.

Ces hypothèses peuvent être confirmées facilement par un petit sondage d’opinion de la part de la fédération dirigée par Me Augustin Senghor, par la mise en place d’une cellule prospective économique pour anticiper et mettre à jour ses données (comme le fait la France afin d’anticiper les négociations 2 ans avant; et ce fut le cas quand la France était sous contrat avec Adidas). Il doit en être ainsi, pour avoir de vraies bases de données et de négociation, et ne pas avoir une asymétrie d’information vis-à-vis du partenaire.
Par ailleurs, en tant qu’observateur, on ne sent pas une réelle organisation de la Fédération Sénégalaise de Football à l’image de ce qui se fait dans beaucoup de pays. Voici en exemple l’organigramme de la fédération Française de football: www.fff.fr/…/150911170604_09_-_organigramme_fff_-_sept_2015….

UNE TRÈS BONNE CELLULE DE COMMUNICATION COMME SOLUTION A COURT TERME:

Le football n’est plus seulement un loisir. Il est devenu une économie, une véritable industrie qui fonctionne comme une entreprise, il a des produits, les vend et investit pour la croissance et la qualité de ses produits.
Malgré des qualifications (parcimonieuses et sporadiques) dans les différentes catégories en compétitions africaines, le Sénégal est toujours un nain footballistique en Afrique, car il est un des rares "ténors" à n'avoir jamais remporté de CAN (la Tunisie et la Zambie sont enfin sorties de ce lot en (2004 et en (2012 respectivement). Une anomalie de l'histoire à corriger très bientôt peut-être avec Aliou Cissé, pourquoi pas, si on fait référence à son bilan actuel très flatteur, l'équipe étant actuellement stable et sur la bonne voie.

Mais il faut dire que la Fédération Sénégalaise de Football malgré cette embellie actuelle (on touche du bois) est très loin d’une bonne politique de promotion de ses produits, car on constate que même les outils les plus basiques sont négligés: pas de mise à jour régulière de son site internet, juste une chaîne YouTube plus ou moins dynamique mais aux contenus quasi similaires depuis des années, un compte tweeter qui publie par parcimonie, une anarchie de pages Facebook avec moins de 1000 abonnés là ou celui de la Côte d’ivoire par exemple en fait plus de 30.000 est publie régulièrement….) sans compter la gestion des événements de son ou de ses produits phares qui sont trop peu exposés avant, pendant et après.

Il y’a des fonctions qui sont essentielles dans une organisation, même du football: la fonction finance et la fonction commerciale, qui doivent être aussi fortes que la fonction production. ces fonctions doivent être soutenues par une fonction de contrôle et de système d’information et de communication solides. A défaut de cela, on produira la plupart du temps à perte, et on ne maîtrisera pas non plus le développement de ce football sénégalais.

jeudi 6 octobre 2016

DU SECRET D'ETAT ET DE LA TRANSPARENCE: LE SÉNÉGAL A LA CROISÉE DES CHEMINS


Nous avons notre destin en main. Et il n'est pas trop tard pour que nous choisissions la direction à prendre et les orientations que nous pouvons donner à notre chère nation. 
Il est dommage aujourd'hui que l'on confonde de plus en plus secret d'État et Transparence. Si les secrets d'État doivent être bien gardés dans tous les pays du monde (renseignements généraux, manigances d'un État vis-a-vis d'un autre, frasques et faits divers et affaires de mœurs ayant traits avec un chef d'État ou de gouvernement ou un ministre, maladie ou état de santé d'un chef d'Etat ou d'un roi etc.), l'obligation de transparence incombe à tout fonctionnaire épris du développement de son pays et de l'intérêt général.

Mettre à nu ou dénoncer des faits de corruption généralisée, de népotisme et de favoritisme ou encore de nominations de personnes incompétentes au détriment de personnes ayant plus de savoir intellectuel et mieux habilitées à faire avancer les choses, n'est point une violation des secrets d'État. Mais plutôt un soucis de transparence, qui est pour tout citoyen averti, dans un pays "normal", une obligation morale et éthique.

Certains États n'ayant aucune ressource naturelle se sont développés au fil des décennies. Comme par miracle. Ils se sont basés sur quoi? Sur deux éléments fondamentaux et essentiels:
- La ferme volonté de leur peuple de créer les conditions d'une nation prospère dans une société juste et équitable en ayant un sens aigu du travail;
- Des dirigeants et gouvernants, conscients de la lourde responsabilité qui leur incombe, ayant aussi décidé de se sacrifier pour se mettre au service de leur nation, avec comme objectif clé, la priorité absolue à l'intérêt général, dans une gouvernance sobre et vertueuse.

La gouvernance 1.0 se veut une structure en top-down, plutôt despotique et a trait à ne pas souvent permettre aux citoyens de s'exprimer librement, bien entendu dans le sens de la marche indiquée par la charte fondamentale de cet État. Ici le silence absolu est de mise pour les citoyens. Ils deviennent ainsi la plèbe, le bas peuple qui n'a pas voix au chapitre, sous peine de sanction de divers types.

Ce modèle, qu'on retrouve aujourd'hui dans beaucoup de pays africains et d'Europe-Asie centrale (Ouzbékistan Biélorussie etc. ) n'a essentiellement jamais produit de résultats probants. L'oppression continue, les décisions viennent toujours d'en haut et sont indiscutables. Mais le développement n'est jamais atteint et le peuple n'est jamais heureux. Et dans un pays sans ressources naturelles, vivre dans la peur est une des pires voies à emprunter.

La gouvernance 2.0 se veut plus fluide et assez accessible pour les citoyens qui peuvent avoir parfois leur mot à dire sur certaines questions liées au type gouvernance auquel ils sont soumis, ou sur des réformes sociales qu'ils espèrent être à mieux de leur donner quelques satisfactions. Sauf que ici aussi, la rugosité et l'intransigeance du gouvernement central ont toujours le dessus.

Le véritable modèle de développement, celui auquel le Sénégal peut aspirer pour espérer atteindre le développement, c'est le modèle de la gouvernance 3.0. Pourquoi?
Il faut dire qu'au Sénégal nous avons eu la chance déjà d'avoir certains acquis liés à des préjugés (intérieurs? extérieurs?) favorables sur nos différents scrutins: des élections à deux tours (même si les spécialistes ne sont pas encore d'accord si les élections libres et transparentes sont forcément synonyme de démocratie majeure pour ce pays, ou si les élections truquées équivalent de facto à de la dictature: la démocratie c'est plus qu'une affaire d'élections, soit dit en passant), des alternances, des peuples qui manifestent et exigent leurs droits, des citoyens qui ont de plus en plus la liberté d'exprimer leurs points de vue sur la manière dont ils sont gouvernés (d'où le bémol pour le contexte actuel au Sénégal bref...) etc.

Cependant, il nous faut nécessairement des structures de contrôle autonomes et indépendantes, ne dépendant d'aucune institution de la République (comme cela se passe dans certains pays comme l'Inde ou les pays scandinaves) capables de garantir une certaine transparence, de la confiance et aussi un certain soucis (des gouvernants) de rendre compte régulièrement de ce qui se fait de bien dans l'appareil étatique.

Cela ira dans le sens de la collaboration, de la sauvegarde et le partage de données (Big Data) capables d'aider les autorités à prendre les bonnes décisions pour le peuple qu'ils dirigent etc., le tout dans des stratégies et des orientations claires qui auront été données au régime en question, pour ce mandat que ces dirigeants seront appelés à exercer à la tête du Sénégal.

Il faut dire que là en ce qui concerne notre pays, le plus important sera que les personnes à la tête de l'État puissent être conscientes du lourd fardeau qu'ils portent sur leurs épaules, que cela ne puisse plus être une réjouissance mais une responsabilité (de rendre compte au peuple et plu tard à Dieu), qu'ils n'en profitent pas pour s'enrichir en deux trois ans mais qu'ils comprennent aussi qu'il faut d'abord servir au lieu de se servir, que les personnes compétentes soient promues et que le népotisme disparaisse, que quelqu'un qui a des compétences avérées n'ait plus besoin d'appeler l'oncle ou la tante haut placé(e) pour être recruté, que les citoyens comprennent qu'il vaudra mieux aller porter des sacs de ciment dans une de nos nombreuses usines de ciment et être payés même à une petite somme par sac porté (c'est juste un exemple) que de rester à l'angle du quartier à pendre le thé à 11h du matin et parler de football ou de politique. Ainsi chacun mettre une pierre à l'édifice d'une nation juste et prospère.

Dans ce cas de figure il y aurait plus de justice et d'équité, beaucoup de confiance car ce sera fini pour les détournements, l'enrichissements illicite, la corruption à grande échelle pour gagner des marchés et ensuite donner des cote-parts à celui qui vous a donné le marché; on ne parlera plus de tél ou tel ministre qui a construit tel ou tel villa en X ou Y temps, d'un Dg qui a acheté deux ou trois voitures ou qui s'est fait augmenter son salaire déjà exorbitant pour un pays du tiers-monde comme le Sénégal, d'une autorité qui aurait acheté un appartement dans une des grandes mégalopoles du monde etc. Parce que tant que les citoyens verront des gens sans aucune qualification mais qui occupent des postes de responsabilité grâce à leur position politique, tant que les citoyens se rendront compte que les biens sont accaparés par une frange privilégiée proche des zones de décisions, leur frustrations ira crescendo, et le malaise social ne cessera de monter en flèche.

Notre pays a besoin de repères, car l'objectif ultime d'un État et ses gouvernants, c'est le bonheur du peuple. Tant que le peuple n'est pas heureux il y a encore des efforts à faire. Les biens de l'Etat sont des biens communs et doivent être sauvegardés. Les citoyens doivent sentir qu'ils ont un État, un gouvernement, et savoir qu'ils ont choisi un commun vouloir de vie commune avec des biens équitablement répartis, et bien sûr de bons services en santé éducation, des progrès dans des domaines comme l'agriculture les technologies l'industrie etc. Ils doivent aussi se sentir capables de s' exprimer librement dans le respect de la constitution, sans être inquiétés.

Mais ne l'oublions pas, je m'inspire que l'exemple de l'ancien président Coréen Park Chung-Hee qui est le père du miracle coréen "Khan River Miracle" (du pays le plus pauvre au monde en 1953 complètement rasé et ayant perdu 80% de ses édifices et dépendant de l'aide internationale pour survivre, à un pays qui occupe aujourd'hui la 11e économie mondiale et aidant les pays en développement: from Rags to Riches) qui lorsque qu'il est mort à la fin des années 70, n'avait aucun compte à la banque, n'avait légué que quelques milliers de Won à sa fille (aujourd'hui présente de ce pays).

Je citerais aussi l'ancien président José Mujica de l'Uruguay (jusqu'en 2015!) qui préférait s'éloigner des faveurs que pouvait lui procurer ses fonctions de chef d'État, pour vivre dans une ferme assez modeste, et donnait 90% de son salaire de président de la République à des œuvres caritatives ou à des fonds d'investissement pour aider les jeunes entrepreneurs de son pays à créer leur propre business. Lui qu'on surnommait le "président le plus pauvre du monde", a quitté volontairement le pouvoir après un seul mandat en laissant une économie en très bonne santé. Lui non plus n'avait pas de compte en banque en quittant le pouvoir. Bien sûr.

lundi 3 octobre 2016

Décès De Peres, Yigal Amir, Obama, Yitzak Rabin Et Mandela:


Lors des obsèques de Shimon Peres (de son vrai nom Szymon Perski), Barrack Obama, président des Etats Unis, déclarait que l’ancien président Israélien lui rappelait «d'autres géants du XXe siècle que j'ai eu l'honneur de rencontrer». «Des hommes comme Nelson Mandela, des femmes comme sa majesté la reine Elizabeth», des personnalités dont l'existence couvre de telles périodes qu’ils parlent «avec profondeur et connaissance, et pas en petites phrases».

Sauf que le président américain, pour beaucoup de gens, venait de faire un dérapage, en faisant dans une comparaison inacceptable, vue la trempe et la grandeur de Nelson Mandela et ce qu’il symbolisait, et le personnage controversé que fut Peres.

La comparaison n'a néanmoins pas été du goût de tout le monde, certains pointant notamment l'activisme pro-palestinien de Nelson Mandela et le passé de Shimon Peres, qui avait soutenu le régime d'apartheid sud-africain, notamment en lui proposant des armes nucléaires et en concluant un accord militaire secret entre les deux pays.  

Rappelons quelques faits historiques:Vers les accords d’Oslo:

Shimon Peres et Yitzhak Rabin se livrent à un duel sans merci pour le leadership du Mapaï (parti au pouvoir d’alors, fondé par Ben Gourillon, on se le rappelle), durant les années 80 et au début des années 90. Une guerre à couteaux tirés qui se solde par la victoire de Rabin en 1992. Mais Peres ne disparaît pas puisque son ex-rival lui propose le portefeuille des Affaires étrangères après la victoire travailliste aux législatives de 1993.

Une coexistence extrêmement difficile surtout à cause de cette tension grandissante avec les voisins palestiniens. Les Israéliens ne parviennent pas à mater la première intifada, en cours depuis 1987. Cette crise et cette répression contre les palestiniens fit beaucoup de morts surtout des civils.

Oui Mr Obama, nous sommes d’accord que Peres a été un homme de dialogue dans une certaine mesure:

 Pendant cette période, la diplomatie a aussi joué son rôle. Car malgré les réticences de Yitshak Rabin, c’est Shimon Peres qui couvre, discrètement, les premiers contacts secrets organisés en Norvège entre des intellectuels pacifistes israéliens et des membres de l’OLP présidée par Yasser Arafat.
De ces rencontres informelles déboucheront les accords de paix d’Oslo en septembre 1993 grâce auxquels Peres deviendra une icône de la paix mondialement reconnue. Mais également un « traître à fusiller », pour la droite et l’extrême droite de son pays.

C’est Rabin qui sera assassiné :

Ygal Amir, vous vous souvenez de lui? Cet extrémiste nationaliste israélien qui avait assassiné le premier ministre israélien Yitzhak Rabin le 4 novembre 1995, lors d'une manifestation en faveur du processus de paix israélo-palestinien, à Tel Aviv. Il adhérait à ce qu'on appelle idéologiquement la version radicale du sionisme religieux. 
Condamné à la prison à vie pour ce meurtre, il avait expliqué son acte en affirmant avoir pris la décision d'assassiner Yitzhak Rabin le 3 mars 1994 déjà, jour des funérailles de Baruch Goldstein.
En fait, Goldstein était un médecin extrémiste sioniste israélo-américain qui, en Février 1994, avait tué avec une arme à feu automatique 29 palestiniens musulmans en train de faire leur prière, et en avait blessé environ 125 autres, avant d'être maîtrisé et battu à mort.

L'objectif de Ygal Amir était, affirmait-il, de poursuivre la lutte entamée par ce Goldstein CONTRE LE PROCESSUS DE PAIX, « au nom de Dieu », comme il disait. Amir avait surtout assassiné Rabin car ce dernier était sur le point de signer le processus de paix et la création d'un Etat palestinien, ce dont ne veulent pas les extrémistes sionistes juifs évidemment.

Peres, Amir et l’Etat Palestinien indépendant :

Shimon Peres, président de l’Etat Hébreu, n’a jamais donné un accord tacite favorable, par rapport à cette nouvelle position de Amir. Cela aurait certes été symbolique. Un autre paradoxe de l’histoire.
Paradoxe, surtout si l’on sait qu’au début c’est Peres qui était favorable à la signature des accords d’Oslo, mais que finalement c’est Rabin, s’étant résolument engagé pour cette paix définitive, qui sera éliminé par l’extrême droite juive. 
Ygal Amir, qui a été libéré de son isolement pénitentiaire total en 2011 après 17 ans d'isolement, avait appelé à LA CRÉATION D'UN ETAT PALESTINIEN INDÉPENDANT, sur les frontières de 1967, comme cela a toujours été mentionné dans les requêtes palestiniennes adressées à Israël. 

Peres, un homme controversé ?

Celui que le président américain Barrack Obama a comparé à Mandela, lorsque était ministre de la Défense (1974-77), avait fortement encouragé la répression violente des premières révoltes palestiniennes qui éclataient dans les territoires occupés, ainsi que le développement des colonies de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Ces colonies sont aujourd’hui plus que d’actualité. Les terres palestiniennes sont grignotées quotidiennement depuis des décennies.  

Monsieur Obama, je vous rappelle que Mandela avait dit : « notre liberté demeurera incomplète sans la liberté des Palestiniens ». Cette phrase, il l'a prononcée en 1997. Deux ans après, en 1999, il s’est rendu à Gaza et avait appelé les Palestiniens à ne pas se décourager pour fonder leur futur Etat. Lui et Yasser Arafat s'appréciaient aussi comme deux vieux camarades de lutte pour un même idéal, la liberté. Alors Mr le président des Etats Unis, votre métaphore du vieux sage n’a pas eu la pertinence escomptée.

L’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, en 1995, avait été récompensé en même temps que Shimon Peres et Yasser Arafat du prix Nobel de la paix en 1994. Voici, Mr le président, ce que Peres et Mandela ont eu en commun : le prix Nobel de la paix. Vous-mêmes président Obama, l’avez été, quoique dans les conditions que l’on sait. Nous ne doutons surtout pas du prix qui a été le vôtre. Félicitations encore une fois pour cela. 

samedi 1 octobre 2016

Bonjour!

J'ai décidé de reprendre mes activités dans mon blog après près de deux ans de "paresse"! Je suis actuellement étudiant à Sunk Kyung Kwan University à Séoul en Corée du Sud. Etudiant en Administration Publique et en E-Gouvernance, je mesure pleinement maintenant l'importance que constituent les TICs dans la gouvernance participative.

Nous ne pouvons plus laisser nos gouvernants nous dicter des directives pour que nous les suivions aveuglément. Nous devons avoir désormais la possibilité de participer activement au développement de la cité, en prenant des initiatives, en faisant des propositions concrètes à ceux que nous avons mis à la tête de notre pays, que cela soit du point de vue local ou central.

En tant que populations nous devons être le public et pas les masses. Les masses suivent comme des moutons de Panurge. Lors des campagnes électorales ou les meetings politiques hors-élections (il y en a de plus en plus au Sénégal!), les populations sont dotées de sifflets de t-shirts et de quelques dizaines de mille francs cfa (parfois beaucoup moins) et se mettent dans les rues à chanter les louanges des hommes politiques, à danser jusqu'à s'épuiser.  Le public quand à lui se veut avant-gardiste, il observe, suit ses dirigeants de prêt, mais est plutôt alerte tout le temps et à tout moment, afin de ne pas laisser les hommes politiques et ceux qui gouvernent la cité faire ce qu'ils veulent. 

Le Sénégal est à la croisée des chemins. Je me suis rendu compte, à travers les quatre à cinq pays occidentaux et orientaux que j'ai eu à visiter, que notre pays malgré certaines difficultés sociaux que nous rencontrons, est un bel exemple en Afrique et dans la sous-région, surtout en ce qui concerne la démocratie électoraliste, la volonté affichée de faire des TICs une possibilité de rapprocher les gouvernants des gouvernés, et aussi augmenter les services en lignes mis à la disposition du peuple. 

Ce qui est déjà alors un grand pas en avant. Reste encore à consolider ces acquis, et surtout se rendre compte aussi d'une chose: nous sommes très loin des standards internationaux, loin de ce qui se fait de mieux à travers le monde, en terme de "E-Government", "E-Democracy", E-Education", "E-Health" etc. Cela passera nécessairement par un très fort taux d'éducation dans l'enseignement général d'abord, ensuite par l'éducation informatique et aux TIC, pour contribuer à l'accès à internet et son usage, et par ricochet à la réduction de la fracture numérique. 

Mais il est clair que c'est très possible. A condition que les autorités s'y mettent. Qu'elles continuent leur volonté affichée de faire de ce rêve une réalité. Que les citoyens prennent conscience de l'important rôle qu'ils sont appelés à jouer dans le processus démocratique et de renforcement de nos institutions. La société civile aussi doit être garante de la réflexion et de la nourriture du débat d'idées pour les affaires de la cité; les pouvoirs publics doivent prendre conscience de l'important rôle que cette société civile peut jouer dans le cadre des alternatives qu'elle propose à ces gouvernants; aussi, les ONG dans le cadre des solutions qu'elles apportent, doivent plus être écoutées dans les propositions faites aux dirigeants. 

Un élément clé aussi, et c'est le point sur lequel je vais terminer, c'est la lutte contre la corruption. Voici, il est avéré et démontré partout et de plus en plus maintenant, le cancer de la société. Le développement et l'émergence ne seront jamais atteints tant que la corruption à grande échelle n'aura pas disparu. Certes elle ne peut être éradiquée totalement (car même aux Etats Unis en Corée et dans une moindre mesure dans les pays scandinaves qui sont les premiers en démocratie, il y a de faibles taux de corruption, très négligeables du reste), mais le Sénégal doit chercher à voir ce qui se fait de mieux à travers le monde, dans le cadre de la lutte contre a corruption, pour s'en inspirer. 

Parce que l'objectif ultime du Sénégal et des dirigeants du Sénégal, c'est de réussir à construire un projet de société, ou même de construire une société démocratique, où les populations seront heureuses. Le bonheur des populations est certes tout un scénario. Il faut que le gouvernement soit:

- Productif: ici il y a l'aspect économique, la réalisation de très bons projets de développement, la création d'emploi pour les jeunes, le relèvement remarquable du PIB et un excellent système d'impôts et de taxes entre autres;

- Démocratique: que les dirigeants comprennent que les citoyens ont leur mot à dire et doivent avoir leur mot à dire dans la gestion des affaires de la cité; ce sera certes dans le respect des institutions et des personnes qui les incarnent, mais ils doivent s'exprimer car ce sont eux la voix du peuple, celle des gens qui les ont élus.

- Réflexif: cette notion de "reflexivity" en Anglais renvoie à ce sentiment de tous les citoyens sénégalais, d'être convaincus que les hommes qu'ils ont mis à la tête de leur pays sont en train de se consacrer exclusivement aux tâches pour lesquelles ils sont élus, que ces populations aient une confiance avérée à ces dirigeants, grâce à un travail positif qu'ils auront fait, et enfin que ces populations se sentent heureuses de vivre dans un pays où ils ont le droit de s'exprimer librement, de gagner leur vie comme ils en ont le plein droit, et où ils se sentent comme un maillon essentiel du chaînon SENEGAL. 

Je suis prêt à répondre à toutes les questions qui me seront posées ici. Merci!