dimanche 13 novembre 2016




Le Sénégal et l'arbitrage en Afrique

Ce document a pour prétexte le match d'hier contre l'Afrique du Sud. Il a pour objectif de revenir sur les différentes erreurs d'arbitrage dont a été «victime» le Sénégal depuis des années. Ce ne sera pas un exutoire que je cherche, mais juste une documentation fouillée et détaillée à fournir, afin de montrer qu'il y a de quoi avoir de réelles inquiétudes sur cette histoire d'erreurs d'arbitrage.
Mais attention, les arbitres sont des hommes comme nous et font aussi partie du jeu. Nous autres disposons parfois de ralenti et de recul, alors qu'ils sont obligés de décider hic et nunc (ici et maintenant). Ils se trompent aussi parfois de bonne fois, même si par le passé on a vu des volontés manifestes de léser une équipe au profit d'une autre, suite à des faits de corruption (de l'argent est souvent mis dans les casiers des vestiaires des arbitres, sans aucun mot parfois).
Il a aussi été question d’un appel à une remise en cause de la part d’autres analystes, arguant qu’au-delà de cette erreur monumentale d’arbitrage, le Sénégal n’a pas montré grand-chose dans ce match, que les joueurs auraient pu et dû rester concentrés et essayer de remonter le score, au lieu de continuer à râler sur cette erreur, même si elle en valait la peine. Cela est vrai. Au delà de ce fait de jeu, qui a eu un effet manifeste sur la suite du match (c'est mon avis personnel et cela n'engage que moi), le Sénégal n'a pas été à la hauteur, les hommes de Cissé n'ont pas montré grand-chose pour espérer mieux.
Mais est-ce un fait nouveau? La réponse est NON. Le Sénégal devient victime de ce type de situations depuis belle lurette maintenant. J’ai décidé de partir de cette erreur d’arbitrage qui a certainement coûté des points au Sénégal, pour faire un rappel historique, certainement non exhaustif, de différents cas similaires dont le Sénégal a été victime au fil des années.
JOSEPH LAMPTEY: UN MULTIRÉCIDIVISTE
Lors du match Afrique du Sud / Sénégal le sentiment de frustration a prévalu du côté des vaincus du jour. La plupart des analystes ont pointé du doigt l’arbitrage qu’ils qualifient de calamiteux du Ghanéen Mr Joseph Lamptey. Un pénalty inexistant d’après les images, mais sifflé par l’arbitre lui-même, son juge de ligne n’ayant naturellement rien signalé. Pénalty marqué, et deux petites minutes plus tard le Sénégal encaissait un 2e but. Déconcentration ou abattement à cause du sentiment d’injustice?
Je précise que Mr Lamptey est actuellement persona non grata en Egypte, au Nigéria et en Algérie. Il l'est désormais au Sénégal, à cause de ses décisions arbitrales contestables et légendaires. Il y a quelques mois aussi il a arbitré la victoire du Cameroun devant la Gambie 2-0. Deux pénalties aussi. Je vous laisse le lien pour vous amuser un peu. Regardez bien le 1re pénalty assez drôle. Le 2e pénalty aussi c'est le défenseur qui sort le ballon en corner. Mais c'était Mr Lamptey aux manettes: https://www.youtube.com/watch?v=PabTtm9Dn0o
OUGANDA / SENEGAL: L'ALGERIEN BENOUZA
Le 9 Juin 2012, le Sénégal se déplaçait à Kampala pour rencontrer les Cranes, comptant pour la 2e journée des éliminatoires du mondial 2014. Le Sénégal avait ouvert le score par Papis Cissé à la 35e, jusqu'à la 93e minute. L'arbitre accorde un pénalty plus que généreux transformé par Godffrey Walusimbi! Ce jour-là, la prestation de l’arbitre Algérien de la rencontre Mohamed Benouza (qui était même suspendu en ce moment-là par la fédération algérienne pour faute grave lors d'une demie-finale de la coupe nationale entre El Harach et l'USM Alger) avait été vivement décriée suite à ce pénalty dans les ultimes minutes.
MARTINS DE CARVALHO HELDER, DIGNE HÉRITIER DE DIRAMBA
Le Sénégal joue contre le Cameroun à Yaoundé. On est le 4 Juin 2011. A l'aller le Sénégal l'avait remporté par 1 à 0 but de Demba Bâ à la 86e minute. Le Cameroun doit gagner pour espérer aller à la CAN 2012. D'abord le sélectionneur Amara Traoré se fait expulser (76e) avant qu’un début de bagarre n’éclate sur le terrain (86e).
L’apogée de la tension est atteint lorsque l’arbitre désigne le point de penalty à la toute dernière minute du temps réglementaire pour une main (jusque là invisible!) de Lamine Sané. Samuel Eto’o s’élance et frappe le ballon qui s’écrase sur la barre avant de rebondir du mauvais côté de la ligne de but. A noter que l’arbitre directeur de cette rencontre, en l’occurrence Martins De Carvalho Helder qui en plus de Amara avait aussi expulsé Issiar Dia et Diawara, avait été suspendu par la CAF à la suite de ce match !
QUATRE RENCONTRES, TROIS PENALTIES POUR LA COTE D'IVOIRE
Le 12 Octobre 2013, la Cote d'Ivoire doit affronter le Sénégal en barrage Aller des éliminatoires du mondial 2014. Les éléphants battent le Sénégal par 3 buts à 1. Le penalty accordé à Gervinho contre Jacques Faty reste jusque là très généreux et les sénégalais avaient beaucoup contesté. Au retour les deux équipes feront match nul 1 but partout à Casablanca.
Deux ans plutôt, le Sénégal recevait la Cote d'Ivoire à Dakar lors du dernier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2013. D'abord un coup-franc inexistant (les images sont disponibles sur youtube) a été sifflé par l'arbitre tunisien Slim Jédidi à l'entrée de la surface de réparation. Drogba le transforme.
Ensuite à la 68e minute, Cheikhou Kouyaté sur une balle mal renvoyée par Ousmane Mané, est bousculé dans sa surface par le même Yaya Touré. En effet en tombant Kouyaté touche carrément la balle de la main. Pénalty selon l'arbitre, qui fait fi de l'antériorité de la faute de Yaya Touré sur Kouyaté. 2-0. Le match ne reprendra pas. S'ensuivront des jets de projectile et Léopold Sédar Senghor sera suspendu.
Déja à l'aller le 8 Septembre 2012 à Abidjan, la Cote d'Ivoire s'était imposée 4 buts à 2, sur un pénalty encore très litigieux sur une faute inexistante sur Gervinho qui tombe tel une feuille morte. Drogba transformera encore.
Au total, en quatre confrontations la Cote d'Ivoire s'est retrouvée avec trois pénalties et un coup-franc ben placé. Aucun pour le Sénégal, qui a eu des actions litigieuses en surface ivoirienne.
SOUS LE BROUILLARD DE RADES
Quart de finale CAN 2004 Tunisie / Sénégal, sous le brouillard de Radès le 9 Février. On joue la 65e minute. Sur un centre en retourné de Jaziri, Mnari plaçait une tête piquée qui permettait à la Tunisie d'ouvrir la score. Les Sénégalais, estimant à juste titre qu'une faute sur El Hadj Diouf n'avait pas été sifflée quelques secondes auparavant, ont alors disjoncté. Les joueurs et une dizaine de membres de la délégation jaillis du banc de touche se sont précipités vers l'arbitre Emirati Ali Bujsaim, entraînant une interruption de cinq minutes.
Mr EVEHE: LE DIABLE N’ÉTAIT PAS DIVIN
Lors de la CAN 2006 en Égypte on se souvient tous du Camerounais Divine Evéhé ! A la 89e minute de la demi finale opposant le Sénégal à l'Egypte pays organisateur, Dimansy Kamara s’infiltre dans la surface de réparation et se fait littéralement faucher par le défenseur Ibrahim Saïd. L’arbitre indique dans un premier temps le point de penalty avant de revenir sur sa décision.
Le camp sénégalais n’en croit pas à ses yeux, mais M. Evehe Divine du Cameroun reste zen. Quelques plus tard, il sifflera la fin du match. Le Sénégal comme en 2004, crie au scandale. Diamansy déclarera à l'issue de cette rencontre que « l'arbitrage en Afrique marche par la tête ». A noter que lors de la finale Drogba avait beaucoup râlé et avait crié au scandale aussi.
EN GAMBIE LE SÉNÉGAL DOIT ENCORE AVALER LA PILULE
C'est la 2e et dernière journée de la 2e phase des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010, zone Afrique. Nous sommes le 9 Juin 2008 au stade de Bakau. Gambie / Sénégal score finale 0-0, Kader Mangane expulsé coté Sénégalais, pénalty plus que évident non sifflé par l'arbitre béninois. Les joueurs auront beaucoup râlé. Il n'y aura pas de but dans ce match.
MR DJAPOUÉ, LE DIRAMBA DES TEMPS MODERNES
«Nous ne manquerons pas de saisir la Caf à propos des dérapages notés dans l’arbitrage, lors des rencontres contre la Gambie et le Libéria. Il est temps de réagir. On a préparé une requête à l’endroit de la Caf. Ne serait-ce que pour relever les points précis. On ne peut pas se taire, au risque de compromettre nos résultats sportifs. Quand cela fait trop, il faut taper sur la table pour que les choses reviennent à la normale. C’est de notre devoir de faire quelque chose sur la façon dont le Sénégal est arbitré ces derniers temps».
Ces propos étaient de Louis Khalifa Lamotte au lendemain du match nul 2-2 entre le Liberia et le Sénégal le 16 Juin 2008, une semaine après le match de Banjul.
En effet durant ce match, après un penalty non accordé au Sénégal et un but totalement valable mais non validé par l’arbitre togolais Mr Djaoupé, la pilule a été dure à avaler. Nous sommes en 2016 et jusqu'à présent personne ne sait si Djaoupé avait sifflé hors-jeu ou coup-franc. Même s'il n'y avait ni l'un ni l'autre.
FERDINAND COLY AVAIT BEL ET BIEN MARQUÉ
Lors des éliminatoires de la coupe du monde 2002, le Sénégal est allé jouer contre le Maroc à Rabat. C'était le 24 Février 2001. On se rappelle tous ce but marqué par Ferdinand Coly d'un coup de tête rageur, que le gardien marocain est allé chercher dans les filets. Un but que ne sera jamais validé malgré l'évidence. Les images sont dispos dans le net aussi.
CORPS ETRANGER ACCEPTÉ CETTE FOIS-CI
Lors de la CAN 2000 au Nigéria, le Sénégal joue contre l’Égypte en match de poule. A Kano. A la 38e minute de jeu, Ossam Hassan marque un but gag. Mais seulement voilà, au moment où les égyptiens effectuaient une remise en jeu, deux ballons étaient jetés par le ramasseur sur le terrain, certains joueurs du Sénégal semblent arrêter de jouer pensant que ce corps étranger allait pousser l'arbitre à faire refaire la remise en touche. Les pharaons marquent. Les sénégalais râlent. Mais le but est validé.
L'ENFER DU SURULÉRÉ STADIUM
Plus tard dans cette même compétition, le 7 Février en quart de finale, le Sénégal rencontre le pays organisateur au Suruléré National Stadium à Lagos, match arbitré par Mr Félix Tangawarima du Zimbabwé. Le Nigéria battra le Sénégal 2 buts à 1 après prolongation. Les décisions arbitrales de ce jour-là sont restées dans les anales de la CAN.
Même l'arbitre avait peur tellement les menaces du public étaient à leur paroxysme, avec les envahissements du terrain. Les deux buts de Agahowa ont tous été entachés d'erreurs d'arbitrage pour coup-franc et hors-jeu non signalé. Les joueurs sénégalais s'étaient dits heureux d'être éliminés tellement ils craignaient pour leur vie.
Augustine Okocha, coupable d'un violent coup de coude sur El Hadj Mbaye Badji et expulsé à la 111e minute, ne prend qu'un seul match de suspension et jouera plus tard la finale !
DIRAMBA, C'ETAIT QUI ?
Les anciens nous parleront d'un certain Jean Fidéle Diramba dont nous plus jeunes avons entendu parler. A chaque fois qu'il y a une erreur d'arbitrage se produit contre le Sénégal on parle de Diramba. Alors vivement la fin des Dirambas. Contre le Sénégal.
Je précise juste que ce papier m'a inspiré un autre, celui-là qui va parler des problèmes globaux de l'arbitrage, au Sénégal et en Afrique. Je prendrais le temps de me documenter en ce sens. Pour bientôt incha Allah.



Le Sénégal et l'arbitrage en Afrique

Ce document a pour prétexte le match d'hier contre l'Afrique du Sud. Il a pour objectif de revenir sur les différentes erreurs d'arbitrage dont a été «victime» le Sénégal depuis des années. Ce ne sera pas un exutoire que je cherche, mais juste une documentation fouillée et détaillée à fournir, afin de montrer qu'il y a de quoi avoir de réelles inquiétudes sur cette histoire d'erreurs d'arbitrage.
Mais attention, les arbitres sont des hommes comme nous et font aussi partie du jeu. Nous autres disposons parfois de ralenti et de recul, alors qu'ils sont obligés de décider hic et nunc (ici et maintenant). Ils se trompent aussi parfois de bonne fois, même si par le passé on a vu des volontés manifestes de léser une équipe au profit d'une autre, suite à des faits de corruption (de l'argent est souvent mis dans les casiers des vestiaires des arbitres, sans aucun mot parfois).
Il a aussi été question d’un appel à une remise en cause de la part d’autres analystes, arguant qu’au-delà de cette erreur monumentale d’arbitrage, le Sénégal n’a pas montré grand-chose dans ce match, que les joueurs auraient pu et dû rester concentrés et essayer de remonter le score, au lieu de continuer à râler sur cette erreur, même si elle en valait la peine. Cela est vrai. Au delà de ce fait de jeu, qui a eu un effet manifeste sur la suite du match (c'est mon avis personnel et cela n'engage que moi), le Sénégal n'a pas été à la hauteur, les hommes de Cissé n'ont pas montré grand-chose pour espérer mieux.
Mais est-ce un fait nouveau? La réponse est NON. Le Sénégal devient victime de ce type de situations depuis belle lurette maintenant. J’ai décidé de partir de cette erreur d’arbitrage qui a certainement coûté des points au Sénégal, pour faire un rappel historique, certainement non exhaustif, de différents cas similaires dont le Sénégal a été victime au fil des années.
JOSEPH LAMPTEY: UN MULTIRÉCIDIVISTE
Lors du match Afrique du Sud / Sénégal le sentiment de frustration a prévalu du côté des vaincus du jour. La plupart des analystes ont pointé du doigt l’arbitrage qu’ils qualifient de calamiteux du Ghanéen Mr Joseph Lamptey. Un pénalty inexistant d’après les images, mais sifflé par l’arbitre lui-même, son juge de ligne n’ayant naturellement rien signalé. Pénalty marqué, et deux petites minutes plus tard le Sénégal encaissait un 2e but. Déconcentration ou abattement à cause du sentiment d’injustice?
Je précise que Mr Lamptey est actuellement persona non grata en Egypte, au Nigéria et en Algérie. Il l'est désormais au Sénégal, à cause de ses décisions arbitrales contestables et légendaires. Il y a quelques mois aussi il a arbitré la victoire du Cameroun devant la Gambie 2-0. Deux pénalties aussi. Je vous laisse le lien pour vous amuser un peu. Regardez bien le 1re pénalty assez drôle. Le 2e pénalty aussi c'est le défenseur qui sort le ballon en corner. Mais c'était Mr Lamptey aux manettes: https://www.youtube.com/watch?v=PabTtm9Dn0o
OUGANDA / SENEGAL: L'ALGERIEN BENOUZA
Le 9 Juin 2012, le Sénégal se déplaçait à Kampala pour rencontrer les Cranes, comptant pour la 2e journée des éliminatoires du mondial 2014. Le Sénégal avait ouvert le score par Papis Cissé à la 35e, jusqu'à la 93e minute. L'arbitre accorde un pénalty plus que généreux transformé par Godffrey Walusimbi! Ce jour-là, la prestation de l’arbitre Algérien de la rencontre Mohamed Benouza (qui était même suspendu en ce moment-là par la fédération algérienne pour faute grave lors d'une demie-finale de la coupe nationale entre El Harach et l'USM Alger) avait été vivement décriée suite à ce pénalty dans les ultimes minutes.
MARTINS DE CARVALHO HELDER, DIGNE HÉRITIER DE DIRAMBA
Le Sénégal joue contre le Cameroun à Yaoundé. On est le 4 Juin 2011. A l'aller le Sénégal l'avait remporté par 1 à 0 but de Demba Bâ à la 86e minute. Le Cameroun doit gagner pour espérer aller à la CAN 2012. D'abord le sélectionneur Amara Traoré se fait expulser (76e) avant qu’un début de bagarre n’éclate sur le terrain (86e).
L’apogée de la tension est atteint lorsque l’arbitre désigne le point de penalty à la toute dernière minute du temps réglementaire pour une main (jusque là invisible!) de Lamine Sané. Samuel Eto’o s’élance et frappe le ballon qui s’écrase sur la barre avant de rebondir du mauvais côté de la ligne de but. A noter que l’arbitre directeur de cette rencontre, en l’occurrence Martins De Carvalho Helder qui en plus de Amara avait aussi expulsé Issiar Dia et Diawara, avait été suspendu par la CAF à la suite de ce match !
QUATRE RENCONTRES, TROIS PENALTIES POUR LA COTE D'IVOIRE
Le 12 Octobre 2013, la Cote d'Ivoire doit affronter le Sénégal en barrage Aller des éliminatoires du mondial 2014. Les éléphants battent le Sénégal par 3 buts à 1. Le penalty accordé à Gervinho contre Jacques Faty reste jusque là très généreux et les sénégalais avaient beaucoup contesté. Au retour les deux équipes feront match nul 1 but partout à Casablanca.
Deux ans plutôt, le Sénégal recevait la Cote d'Ivoire à Dakar lors du dernier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2013. D'abord un coup-franc inexistant (les images sont disponibles sur youtube) a été sifflé par l'arbitre tunisien Slim Jédidi à l'entrée de la surface de réparation. Drogba le transforme.
Ensuite à la 68e minute, Cheikhou Kouyaté sur une balle mal renvoyée par Ousmane Mané, est bousculé dans sa surface par le même Yaya Touré. En effet en tombant Kouyaté touche carrément la balle de la main. Pénalty selon l'arbitre, qui fait fi de l'antériorité de la faute de Yaya Touré sur Kouyaté. 2-0. Le match ne reprendra pas. S'ensuivront des jets de projectile et Léopold Sédar Senghor sera suspendu.
Déja à l'aller le 8 Septembre 2012 à Abidjan, la Cote d'Ivoire s'était imposée 4 buts à 2, sur un pénalty encore très litigieux sur une faute inexistante sur Gervinho qui tombe tel une feuille morte. Drogba transformera encore.
Au total, en quatre confrontations la Cote d'Ivoire s'est retrouvée avec trois pénalties et un coup-franc ben placé. Aucun pour le Sénégal, qui a eu des actions litigieuses en surface ivoirienne.
SOUS LE BROUILLARD DE RADES
Quart de finale CAN 2004 Tunisie / Sénégal, sous le brouillard de Radès le 9 Février. On joue la 65e minute. Sur un centre en retourné de Jaziri, Mnari plaçait une tête piquée qui permettait à la Tunisie d'ouvrir la score. Les Sénégalais, estimant à juste titre qu'une faute sur El Hadj Diouf n'avait pas été sifflée quelques secondes auparavant, ont alors disjoncté. Les joueurs et une dizaine de membres de la délégation jaillis du banc de touche se sont précipités vers l'arbitre Emirati Ali Bujsaim, entraînant une interruption de cinq minutes.
Mr EVEHE: LE DIABLE N’ÉTAIT PAS DIVIN
Lors de la CAN 2006 en Égypte on se souvient tous du Camerounais Divine Evéhé ! A la 89e minute de la demi finale opposant le Sénégal à l'Egypte pays organisateur, Dimansy Kamara s’infiltre dans la surface de réparation et se fait littéralement faucher par le défenseur Ibrahim Saïd. L’arbitre indique dans un premier temps le point de penalty avant de revenir sur sa décision.
Le camp sénégalais n’en croit pas à ses yeux, mais M. Evehe Divine du Cameroun reste zen. Quelques plus tard, il sifflera la fin du match. Le Sénégal comme en 2004, crie au scandale. Diamansy déclarera à l'issue de cette rencontre que « l'arbitrage en Afrique marche par la tête ». A noter que lors de la finale Drogba avait beaucoup râlé et avait crié au scandale aussi.
EN GAMBIE LE SÉNÉGAL DOIT ENCORE AVALER LA PILULE
C'est la 2e et dernière journée de la 2e phase des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010, zone Afrique. Nous sommes le 9 Juin 2008 au stade de Bakau. Gambie / Sénégal score finale 0-0, Kader Mangane expulsé coté Sénégalais, pénalty plus que évident non sifflé par l'arbitre béninois. Les joueurs auront beaucoup râlé. Il n'y aura pas de but dans ce match.
MR DJAPOUÉ, LE DIRAMBA DES TEMPS MODERNES
«Nous ne manquerons pas de saisir la Caf à propos des dérapages notés dans l’arbitrage, lors des rencontres contre la Gambie et le Libéria. Il est temps de réagir. On a préparé une requête à l’endroit de la Caf. Ne serait-ce que pour relever les points précis. On ne peut pas se taire, au risque de compromettre nos résultats sportifs. Quand cela fait trop, il faut taper sur la table pour que les choses reviennent à la normale. C’est de notre devoir de faire quelque chose sur la façon dont le Sénégal est arbitré ces derniers temps».
Ces propos étaient de Louis Khalifa Lamotte au lendemain du match nul 2-2 entre le Liberia et le Sénégal le 16 Juin 2008, une semaine après le match de Banjul.
En effet durant ce match, après un penalty non accordé au Sénégal et un but totalement valable mais non validé par l’arbitre togolais Mr Djaoupé, la pilule a été dure à avaler. Nous sommes en 2016 et jusqu'à présent personne ne sait si Djaoupé avait sifflé hors-jeu ou coup-franc. Même s'il n'y avait ni l'un ni l'autre.
FERDINAND COLY AVAIT BEL ET BIEN MARQUÉ
Lors des éliminatoires de la coupe du monde 2002, le Sénégal est allé jouer contre le Maroc à Rabat. C'était le 24 Février 2001. On se rappelle tous ce but marqué par Ferdinand Coly d'un coup de tête rageur, que le gardien marocain est allé chercher dans les filets. Un but que ne sera jamais validé malgré l'évidence. Les images sont dispos dans le net aussi.
CORPS ETRANGER ACCEPTÉ CETTE FOIS-CI
Lors de la CAN 2000 au Nigéria, le Sénégal joue contre l’Égypte en match de poule. A Kano. A la 38e minute de jeu, Ossam Hassan marque un but gag. Mais seulement voilà, au moment où les égyptiens effectuaient une remise en jeu, deux ballons étaient jetés par le ramasseur sur le terrain, certains joueurs du Sénégal semblent arrêter de jouer pensant que ce corps étranger allait pousser l'arbitre à faire refaire la remise en touche. Les pharaons marquent. Les sénégalais râlent. Mais le but est validé.
L'ENFER DU SURULÉRÉ STADIUM
Plus tard dans cette même compétition, le 7 Février en quart de finale, le Sénégal rencontre le pays organisateur au Suruléré National Stadium à Lagos, match arbitré par Mr Félix Tangawarima du Zimbabwé. Le Nigéria battra le Sénégal 2 buts à 1 après prolongation. Les décisions arbitrales de ce jour-là sont restées dans les anales de la CAN.
Même l'arbitre avait peur tellement les menaces du public étaient à leur paroxysme, avec les envahissements du terrain. Les deux buts de Agahowa ont tous été entachés d'erreurs d'arbitrage pour coup-franc et hors-jeu non signalé. Les joueurs sénégalais s'étaient dits heureux d'être éliminés tellement ils craignaient pour leur vie.
Augustine Okocha, coupable d'un violent coup de coude sur El Hadj Mbaye Badji et expulsé à la 111e minute, ne prend qu'un seul match de suspension et jouera plus tard la finale !
DIRAMBA, C'ETAIT QUI ?
Les anciens nous parleront d'un certain Jean Fidéle Diramba dont nous plus jeunes avons entendu parler. A chaque fois qu'il y a une erreur d'arbitrage se produit contre le Sénégal on parle de Diramba. Alors vivement la fin des Dirambas. Contre le Sénégal.
Je précise juste que ce papier m'a inspiré un autre, celui-là qui va parler des problèmes globaux de l'arbitrage, au Sénégal et en Afrique. Je prendrais le temps de me documenter en ce sens. Pour bientôt incha Allah.

samedi 12 novembre 2016

TRUMP A-IL TROMPE SON MONDE?


Certains pensent que Trump a trompé son monde. Mais je pense que non. Humblement. On aura l'occasion d'en parler davantage. Mais ceux qui ont suivi de près l'historique des processus électoraux des Etats Unis ne sont pas surpris de la victoire de Donald Trump.
Non pas du point de vue du choix entre la peste et le choléra, mais du point de vue d'abord et avant tout, de la prédominance du passage de témoin entre Démocrates et Républicains après chaque président (je ne dis pas après chaque mandat).
Il ne fallait pas trop s'attendre à ce que les cravates bleues continuent d'occuper le bureau oval après 8 ans de règne. C'est arrivé par le passé, mais peu de fois.
Ensuite cette victoire des Républicains, l'on est même tenté de l'appeler une défaite des démocrates, si l'on part du postulat que Trump était même combattu par son propre camp. Il n'avait pas grand-chose à perdre de toute façon, et n'a pas été pris au sérieux et il avancé masqué.
Donc Hilary Clinton malgré le soutien de certaines grosses pontes républicaines, a trouvé les moyens de perdre, ajouté à cela l'opinion qui a été façonnée par les médias de sorte qu'il fallait choisir entre le bon (Hilary) et le mauvais (Trump). Surprenant non? Et ceci doit interpeller les spécialistes sur un tel échec quand même politiquement "anormal".
Mais disons que cette défaite n'est pas surprenante du tout! Hilary Clinton paye pour son passé. Je ne parle pas de l'histoire de ses plus de 2000 e-mails qu'elle a dû supprimer en catimini, ni des questions du protocole du débat télévisé qu'elle aurait secrètement reçues grâce à un ami journaliste travaillant à la CNN (suspendu d'ailleurs par la chaîne), ni de l'affaire de l'interventionnisme américain et sa fameuse scandaleuse et outrageante réaction en apprenant la mort de Khaddaffi, ni des scandales révélés par Wikileaks suggérant une candidate "suspecte et douteuse" en course pour la maison blanche.
Je parle plutôt de cette candidate qui a pensé (avec ses nombreux fans à travers le monde) que le seul fait d'être cette femme avec bcp de chances d'être élue présidente, suffisait à briguer ce mandat. C'était trop ignorer le système électoral américain, apparemment simple mais très compliqué parfois imprévisible (allez demander à l'ancien vice-président Al Gore contre Bush en 2000).
Vous êtes aux Etats Unis mesdames messieurs. Le pays le plus "unpredictable" au monde, le pays qui a élu Obama après Bush était aussi capable d'élire le très diabolisé Donald Trump (je me rappelle encore mes cours au CESTI et je pense encore au POUVOIR DES MEDIAS!).
Sachez que Donald Trump, ce président et irréductible anti-establishment, est un des rares Républicains à avoir tjr récusé l'intervention américaine en Iraq et l'a tjr dit au nez et à la barbe de George Walker Bush, au moment où Hilary ne s'y est jamais opposée de manière tranchée.
Je ne suis pas en train de dire que Trump est le meilleur choix pour les américains ou que Hilary Clinton allait être la présidente dont les Etats Unis ne voulaient pas. Je suis en train de dire que Trump est le moindre mal par rapport au passé des deux candidats.
Allez fouiller dans le passé de Madame Clinton. Je suis désolé pour elle mais vous verrez bcp de contradictions, bcp de choses louches ou pas claires du tout, où elle dit une chose puis quelques années plus tard son contraire.
Ce que l'on reproche à Donald Trump, ce franc-parler, c'est ce que pensent bcp d'américains, ceux-là même qui l'ont élu. Et cela les gens doivent aussi le savoir. Je suis très désolé pour madame Clinton et pour ceux qui penseraient que je défend Donald Trump.
Je ne suis pas en train de m'ériger en pro-Trump. Dans mes anciens tweets vous en verrez où je le critique notamment sur certaines politiques affichées (immigration, religion, questions des latinos etc). Je voulais juste démontrer qu'entre la peste et le choléra, il fallait choisir, car ne pas choisir ne faisait pas partie des options.
C'est certain qu'on va vers un changement de paradigme dans la politique intérieure et étrangère des Etats Unis, mais aussi une redistribution géostratégique des cartes. Presque tout va changer. Parce que Donald Trump est aux antipodes de Obama en terme de vision et de politique. Démocrates et Républicains ont-ils fait un mauvais casting durant les choix de leurs candidats? La réponse et forcément oui pour les démocrates qui selon moi ont fait un choix catastrophique en la personne de Hilary Clinton (mais ça, bcp ne pouvaient pas le voir).
Quant aux Républicains, Rubio et Cruz semblaient avoir un profil plus conciliant pour les américains et pour le monde. Trump pourrait, compte tenu de sa trajectoire, être un président avec un seul mandat pour la première fois depuis Bush père entre 1988 et 1992. Mais on n'en est pas encore là. On attendra de voir, pour savoir s'il aura été un choix judicieux, pour le peuple AMERICAIN.
TRUMP A-IL TROMPE SON MONDE?


Certains pensent que Trump a trompé son monde. Mais je pense que non. Humblement. On aura l'occasion d'en parler davantage. Mais ceux qui ont suivi de près l'historique des processus électoraux des Etats Unis ne sont pas surpris de la victoire de Donald Trump.
Non pas du point de vue du choix entre la peste et le choléra, mais du point de vue d'abord et avant tout, de la prédominance du passage de témoin entre Démocrates et Républicains après chaque président (je ne dis pas après chaque mandat).
Il ne fallait pas trop s'attendre à ce que les cravates bleues continuent d'occuper le bureau oval après 8 ans de règne. C'est arrivé par le passé, mais peu de fois.
Ensuite cette victoire des Républicains, l'on est même tenté de l'appeler une défaite des démocrates, si l'on part du postulat que Trump était même combattu par son propre camp. Il n'avait pas grand-chose à perdre de toute façon, et n'a pas été pris au sérieux et il avancé masqué.
Donc Hilary Clinton malgré le soutien de certaines grosses pontes républicaines, a trouvé les moyens de perdre, ajouté à cela l'opinion qui a été façonnée par les médias de sorte qu'il fallait choisir entre le bon (Hilary) et le mauvais (Trump). Surprenant non? Et ceci doit interpeller les spécialistes sur un tel échec quand même politiquement "anormal".
Mais disons que cette défaite n'est pas surprenante du tout! Hilary Clinton paye pour son passé. Je ne parle pas de l'histoire de ses plus de 2000 e-mails qu'elle a dû supprimer en catimini, ni des questions du protocole du débat télévisé qu'elle aurait secrètement reçues grâce à un ami journaliste travaillant à la CNN (suspendu d'ailleurs par la chaîne), ni de l'affaire de l'interventionnisme américain et sa fameuse scandaleuse et outrageante réaction en apprenant la mort de Khaddaffi, ni des scandales révélés par Wikileaks suggérant une candidate "suspecte et douteuse" en course pour la maison blanche.
Je parle plutôt de cette candidate qui a pensé (avec ses nombreux fans à travers le monde) que le seul fait d'être cette femme avec bcp de chances d'être élue présidente, suffisait à briguer ce mandat. C'était trop ignorer le système électoral américain, apparemment simple mais très compliqué parfois imprévisible (allez demander à l'ancien vice-président Al Gore contre Bush en 2000).
Vous êtes aux Etats Unis mesdames messieurs. Le pays le plus "unpredictable" au monde, le pays qui a élu Obama après Bush était aussi capable d'élire le très diabolisé Donald Trump (je me rappelle encore mes cours au CESTI et je pense encore au POUVOIR DES MEDIAS!).
Sachez que Donald Trump, ce président et irréductible anti-establishment, est un des rares Républicains à avoir tjr récusé l'intervention américaine en Iraq et l'a tjr dit au nez et à la barbe de George Walker Bush, au moment où Hilary ne s'y est jamais opposée de manière tranchée.
Je ne suis pas en train de dire que Trump est le meilleur choix pour les américains ou que Hilary Clinton allait être la présidente dont les Etats Unis ne voulaient pas. Je suis en train de dire que Trump est le moindre mal par rapport au passé des deux candidats.
Allez fouiller dans le passé de Madame Clinton. Je suis désolé pour elle mais vous verrez bcp de contradictions, bcp de choses louches ou pas claires du tout, où elle dit une chose puis quelques années plus tard son contraire.
Ce que l'on reproche à Donald Trump, ce franc-parler, c'est ce que pensent bcp d'américains, ceux-là même qui l'ont élu. Et cela les gens doivent aussi le savoir. Je suis très désolé pour madame Clinton et pour ceux qui penseraient que je défend Donald Trump.
Je ne suis pas en train de m'ériger en pro-Trump. Dans mes anciens tweets vous en verrez où je le critique notamment sur certaines politiques affichées (immigration, religion, questions des latinos etc). Je voulais juste démontrer qu'entre la peste et le choléra, il fallait choisir, car ne pas choisir ne faisait pas partie des options.
C'est certain qu'on va vers un changement de paradigme dans la politique intérieure et étrangère des Etats Unis, mais aussi une redistribution géostratégique des cartes. Presque tout va changer. Parce que Donald Trump est aux antipodes de Obama en terme de vision et de politique. Démocrates et Républicains ont-ils fait un mauvais casting durant les choix de leurs candidats? La réponse et forcément oui pour les démocrates qui selon moi ont fait un choix catastrophique en la personne de Hilary Clinton (mais ça, bcp ne pouvaient pas le voir).
Quant aux Républicains, Rubio et Cruz semblaient avoir un profil plus conciliant pour les américains et pour le monde. Trump pourrait, compte tenu de sa trajectoire, être un président avec un seul mandat pour la première fois depuis Bush père entre 1988 et 1992. Mais on n'en est pas encore là. On attendra de voir, pour savoir s'il aura été un choix judicieux, pour le peuple AMERICAIN.

mercredi 12 octobre 2016


EQUIPE NATIONALE DU SENEGAL: quel équipementier pour les lions avant la CAN?

Ce texte est à la base écrit par un ami, Bachir Diop, économiste de formation, et éminent intellectuel averti. Avec sa permission, je me suis permis de le modifier, d'y apporter juste un tout petit peu de choses sur la forme et le fond.

LE FOOTBALL SENEGALAIS : UNE MARQUE SUREVALUEE ?

A la lumière de toutes les déclarations de la Fédération Sénégalaise de Football sur son problème d’équipementier, on espère que l’attente en vaudra le coût et la peine.
Selon Me Augustin Senghor, en substance, des offres leur sont parvenues, mais elles ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Du moins pour une autre lecture, en bon avocat d’affaires, Me Senghor fait dans la spéculation quasi-boursière en patientant un peu pour que la valeur sportive de l’équipe grimpe afin de négocier un juteux contrat.

Cependant est-ce que la fédération connait la valeur marchande dynamique de l’équipe? A t-elle commis des études dans ce sens ?
Les équipementiers qui ont plus de moyens et sont plus organisés font ces évaluations de manière périodique sur les marchés et leur potentialité avant de s’engager pour un contrat sponsoring.
Pour le cas des lions déjà, la CAN pointe à l’horizon et c'est dans un peu plus de trois mois. Et Me Augustin Senghor n'a pas été rassurant dans cette perspective: «Le Sénégal risque d’aller à la Can 2017 au Gabon sans équipementier, si d’ici novembre l’on ne réussit pas à en trouver un nouveau", affirmait-il fin Août dernier.

POURQUOI LES MARQUES PAYENT-ELLES POUR HABILLER UNE EQUIPE SPORTIVE?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent assez souvent. En temps normal on ne paye pas quelqu'un pour porter une tenue. Mais si celui qui vous habille espère que d’autres personnes le voient et veuillent porter la même marque, alors il en trouve de l’intérêt.
C’est la même logique avec les journalistes et les animateurs qui sont sponsorisés par des stylistes modélistes afin de rendre visible leurs produits. En sorte c’est un investissement et quand on parle d’investissement on envisage un retour et des bénéfices substantiels.
Les marques mondiales d’équipement confectionnent plusieurs produits qui sont pour la majorité orientés sport. Elles sont obligées d’investir dans des vitrines sportives porteuses pour espérer vendre leurs produits. Si PUMA confectionnait uniquement des tabliers de cuisine on ne verrait jamais une équipe de foot porter cette marque.

ÉVALUATION D'UN MARCHE SPORTIF: ESQUISSE D'UNE APPROCHE TECHNIQUE:

Les firmes d’équipements sportifs utilisent quasiment les mêmes méthodologies d’évaluation du marché que n’importe quelle autre entreprise en y intégrant la spécificité du marché où ils veulent vendre, et des types de produits qu’elles veulent développer. C’est à partir de cela qu’elles estiment leur potentialité probable de vente, le type de produit qui est plus adéquat au marché et les circuits de commercialisation.
Par exemple une étude de marché de NIKE aux USA fera que cette marque investira plus sur le football américain et le basket qu’au SOCCER (le football tel que nous le connaissons). Le potentiel commercial étant plus élevé dans ces segments de marché qu’ailleurs, du fait de la popularité de ces deux sports dans ce pays, comparé au football.

Pour faire ces évaluations, les firmes disposent de plusieurs outils internes et utilisent beaucoup de sources externes.
Les outils internes sont pour la plupart leurs statistiques de ventes antécédentes, le monitoring de la concurrence et l’usage de l’intelligence économique pour anticiper les variations et évolutions du marché.
En termes d’intelligence économique, une firme d’équipementier de football est en mesure d’évaluer aujourd’hui l’impact dans 10 ans de l’implantation d’une académie de football dans un Pays, comme ce fut le cas avec celui des MIMOSAS en Côte d’ivoire. Elles utilisent aussi les sondages et les études de marchés, avant de choisir leur cible.

Parmi les sources externes bien suivi du marché potentiel, il y’a surtout les statistiques très prisées sur la potentialité de prospects que délivrent les audiences TV des rencontres et la fréquentation des Stades. Ces sources sont combinées à d’autres paramètres moins quantitatifs qui permettent d’expliquer les comportements d’achat des clients, leur désir, leur niveau de vie etc.
La potentialité délivrée par ces statistiques représente le niveau de prospect, et il reste à la firme de mesurer le taux de transformation possible de ces potentiels clients en acheteurs. C’est en fonction de tous ces éléments que la stratégie de vente ou Marketing est élaborée et le niveau d’investissement en publicité défini.

En guise d’exemple, l’équipe de France touche actuellement 42,6 millions d’Euro par an pour porter le maillot de la firme à la virgule. Le monitoring basique du marché de l’équipe de France donnera une audience moyenne de 8 à 10 millions de personnes en année sans tournois majeurs et plus de 15 millions de personnes quand il y a un tournoi (coupe du monde, coupe d'Europe différentes catégories etc). Ces chiffres constituent la base du marché que cible la marque en investissant sur l’EDF.
En intégrant plusieurs autres paramètres comme cités plus en haut, elle peut en arriver à un taux de transformation de 40% de clients achetant tous les produits liés à l’investissement consentit (maillots, survêtement, chaussures etc..).
Un taux de conversion de 40% minimum du marché peut apporter un chiffre d’affaires de 120 millions d’Euro à Nike en vendant 30 € à 50 € à l’unité soit un rapport de 1/3 de rendement à l’unité investit en pub.
Les grandes marques ne lésinent pas sur les moyens de publicité quand elles maîtrisent leur marché. Toutefois, tout un dispositif est mis derrière pour mesurer le moindre franc rapporté par une unité dépensée en promotion et sponsoring.

PERSPECTIVES POUR LE SÉNÉGAL:

Pour revenir au cas du Sénégal, on peut s’aventurer à faire une estimation, sur la même base que celle faite avec la France, du fait d’une similitude de comportement et d’habitude humaine pour le football, afin d’avoir une idée de la valeur de l’équipe et comprendre pourquoi les équipementiers ne font pas d’offre élevée actuellement.
Le taux d’audience de l’équipe de France est de 12 millions en moyenne (année de compétition mondovision + années sans compétition) soit un rapport de 18% de la population totale.
Pour le Sénégal, ces 18% seront corrigés et ramenés à la baisse de façon subséquente dans la mesure où sa participation à des compétitions mondovision (CAN + Coupe du MONDE), n’est pas régulière. L’attraction et la promotion qui sont faites aux événements de son équipe sont 10 fois moins importantes que celles de la France. L’impact de ces paramètres peut ramener le taux jusqu’à sa moitié. Ce qui fera une base d’acheteurs potentiels d'1 million de produits dérivés de l’équipementier.

Le taux de conversion ne sera pas le même que celui de la France du fait de plusieurs paramètres incontournables (fraude de contrefaçon abondante, forte concurrence d’autres vitrines du football dont l’offre de spectacle est quasi supérieure à celle de l’équipe du pays, panier de choix très restreint du client du fait du niveau de vie, du pouvoir d'achat, des autres habitudes d’achats, du circuit de publicité peu performant.).
Tous prix égaux par ailleurs, en fonction du coût de revenu des produits, le taux de conversion ne peut être supérieur à 5% soit au maximum 52.000 clients acheteurs.
En vendant en moyenne un produit à 20 € (niveau de vie intégré) à cette base de clients par an, on tournerait autour d'1,039 millions d’euros de chiffre d’affaire pour l’équipementier.
Le rapport de retour à d'investissement du tiers pour la France ne sera pas non plus le même, du fait que plus on produit plus on a des économies d’échelle, et le niveau de rendement est supérieur en volume, mais inférieur en taux. Un rapport de ¼ du rendement peut être appliqué pour l’investissement de l’équipementier, ce qui fera 259.000 €/an de sponsoring dans ce sens.

Ces hypothèses peuvent être confirmées facilement par un petit sondage d’opinion de la part de la fédération dirigée par Me Augustin Senghor, par la mise en place d’une cellule prospective économique pour anticiper et mettre à jour ses données (comme le fait la France afin d’anticiper les négociations 2 ans avant; et ce fut le cas quand la France était sous contrat avec Adidas). Il doit en être ainsi, pour avoir de vraies bases de données et de négociation, et ne pas avoir une asymétrie d’information vis-à-vis du partenaire.
Par ailleurs, en tant qu’observateur, on ne sent pas une réelle organisation de la Fédération Sénégalaise de Football à l’image de ce qui se fait dans beaucoup de pays. Voici en exemple l’organigramme de la fédération Française de football: www.fff.fr/…/150911170604_09_-_organigramme_fff_-_sept_2015….

UNE TRÈS BONNE CELLULE DE COMMUNICATION COMME SOLUTION A COURT TERME:

Le football n’est plus seulement un loisir. Il est devenu une économie, une véritable industrie qui fonctionne comme une entreprise, il a des produits, les vend et investit pour la croissance et la qualité de ses produits.
Malgré des qualifications (parcimonieuses et sporadiques) dans les différentes catégories en compétitions africaines, le Sénégal est toujours un nain footballistique en Afrique, car il est un des rares "ténors" à n'avoir jamais remporté de CAN (la Tunisie et la Zambie sont enfin sorties de ce lot en (2004 et en (2012 respectivement). Une anomalie de l'histoire à corriger très bientôt peut-être avec Aliou Cissé, pourquoi pas, si on fait référence à son bilan actuel très flatteur, l'équipe étant actuellement stable et sur la bonne voie.

Mais il faut dire que la Fédération Sénégalaise de Football malgré cette embellie actuelle (on touche du bois) est très loin d’une bonne politique de promotion de ses produits, car on constate que même les outils les plus basiques sont négligés: pas de mise à jour régulière de son site internet, juste une chaîne YouTube plus ou moins dynamique mais aux contenus quasi similaires depuis des années, un compte tweeter qui publie par parcimonie, une anarchie de pages Facebook avec moins de 1000 abonnés là ou celui de la Côte d’ivoire par exemple en fait plus de 30.000 est publie régulièrement….) sans compter la gestion des événements de son ou de ses produits phares qui sont trop peu exposés avant, pendant et après.

Il y’a des fonctions qui sont essentielles dans une organisation, même du football: la fonction finance et la fonction commerciale, qui doivent être aussi fortes que la fonction production. ces fonctions doivent être soutenues par une fonction de contrôle et de système d’information et de communication solides. A défaut de cela, on produira la plupart du temps à perte, et on ne maîtrisera pas non plus le développement de ce football sénégalais.

EQUIPE NATIONALE DU SENEGAL: quel équipementier pour les lions avant la CAN?

Ce texte est à la base écrit par un ami, Bachir Diop, économiste de formation, et éminent intellectuel averti. Avec sa permission, je me suis permis de le modifier, d'y apporter juste un tout petit peu de choses sur la forme et le fond.

LE FOOTBALL SENEGALAIS : UNE MARQUE SUREVALUEE ?

A la lumière de toutes les déclarations de la Fédération Sénégalaise de Football sur son problème d’équipementier, on espère que l’attente en vaudra le coût et la peine.
Selon Me Augustin Senghor, en substance, des offres leur sont parvenues, mais elles ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Du moins pour une autre lecture, en bon avocat d’affaires, Me Senghor fait dans la spéculation quasi-boursière en patientant un peu pour que la valeur sportive de l’équipe grimpe afin de négocier un juteux contrat.

Cependant est-ce que la fédération connait la valeur marchande dynamique de l’équipe? A t-elle commis des études dans ce sens ?
Les équipementiers qui ont plus de moyens et sont plus organisés font ces évaluations de manière périodique sur les marchés et leur potentialité avant de s’engager pour un contrat sponsoring.
Pour le cas des lions déjà, la CAN pointe à l’horizon et c'est dans un peu plus de trois mois. Et Me Augustin Senghor n'a pas été rassurant dans cette perspective: «Le Sénégal risque d’aller à la Can 2017 au Gabon sans équipementier, si d’ici novembre l’on ne réussit pas à en trouver un nouveau", affirmait-il fin Août dernier.

POURQUOI LES MARQUES PAYENT-ELLES POUR HABILLER UNE EQUIPE SPORTIVE?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent assez souvent. En temps normal on ne paye pas quelqu'un pour porter une tenue. Mais si celui qui vous habille espère que d’autres personnes le voient et veuillent porter la même marque, alors il en trouve de l’intérêt.
C’est la même logique avec les journalistes et les animateurs qui sont sponsorisés par des stylistes modélistes afin de rendre visible leurs produits. En sorte c’est un investissement et quand on parle d’investissement on envisage un retour et des bénéfices substantiels.
Les marques mondiales d’équipement confectionnent plusieurs produits qui sont pour la majorité orientés sport. Elles sont obligées d’investir dans des vitrines sportives porteuses pour espérer vendre leurs produits. Si PUMA confectionnait uniquement des tabliers de cuisine on ne verrait jamais une équipe de foot porter cette marque.

ÉVALUATION D'UN MARCHE SPORTIF: ESQUISSE D'UNE APPROCHE TECHNIQUE:

Les firmes d’équipements sportifs utilisent quasiment les mêmes méthodologies d’évaluation du marché que n’importe quelle autre entreprise en y intégrant la spécificité du marché où ils veulent vendre, et des types de produits qu’elles veulent développer. C’est à partir de cela qu’elles estiment leur potentialité probable de vente, le type de produit qui est plus adéquat au marché et les circuits de commercialisation.
Par exemple une étude de marché de NIKE aux USA fera que cette marque investira plus sur le football américain et le basket qu’au SOCCER (le football tel que nous le connaissons). Le potentiel commercial étant plus élevé dans ces segments de marché qu’ailleurs, du fait de la popularité de ces deux sports dans ce pays, comparé au football.

Pour faire ces évaluations, les firmes disposent de plusieurs outils internes et utilisent beaucoup de sources externes.
Les outils internes sont pour la plupart leurs statistiques de ventes antécédentes, le monitoring de la concurrence et l’usage de l’intelligence économique pour anticiper les variations et évolutions du marché.
En termes d’intelligence économique, une firme d’équipementier de football est en mesure d’évaluer aujourd’hui l’impact dans 10 ans de l’implantation d’une académie de football dans un Pays, comme ce fut le cas avec celui des MIMOSAS en Côte d’ivoire. Elles utilisent aussi les sondages et les études de marchés, avant de choisir leur cible.

Parmi les sources externes bien suivi du marché potentiel, il y’a surtout les statistiques très prisées sur la potentialité de prospects que délivrent les audiences TV des rencontres et la fréquentation des Stades. Ces sources sont combinées à d’autres paramètres moins quantitatifs qui permettent d’expliquer les comportements d’achat des clients, leur désir, leur niveau de vie etc.
La potentialité délivrée par ces statistiques représente le niveau de prospect, et il reste à la firme de mesurer le taux de transformation possible de ces potentiels clients en acheteurs. C’est en fonction de tous ces éléments que la stratégie de vente ou Marketing est élaborée et le niveau d’investissement en publicité défini.

En guise d’exemple, l’équipe de France touche actuellement 42,6 millions d’Euro par an pour porter le maillot de la firme à la virgule. Le monitoring basique du marché de l’équipe de France donnera une audience moyenne de 8 à 10 millions de personnes en année sans tournois majeurs et plus de 15 millions de personnes quand il y a un tournoi (coupe du monde, coupe d'Europe différentes catégories etc). Ces chiffres constituent la base du marché que cible la marque en investissant sur l’EDF.
En intégrant plusieurs autres paramètres comme cités plus en haut, elle peut en arriver à un taux de transformation de 40% de clients achetant tous les produits liés à l’investissement consentit (maillots, survêtement, chaussures etc..).
Un taux de conversion de 40% minimum du marché peut apporter un chiffre d’affaires de 120 millions d’Euro à Nike en vendant 30 € à 50 € à l’unité soit un rapport de 1/3 de rendement à l’unité investit en pub.
Les grandes marques ne lésinent pas sur les moyens de publicité quand elles maîtrisent leur marché. Toutefois, tout un dispositif est mis derrière pour mesurer le moindre franc rapporté par une unité dépensée en promotion et sponsoring.

PERSPECTIVES POUR LE SÉNÉGAL:

Pour revenir au cas du Sénégal, on peut s’aventurer à faire une estimation, sur la même base que celle faite avec la France, du fait d’une similitude de comportement et d’habitude humaine pour le football, afin d’avoir une idée de la valeur de l’équipe et comprendre pourquoi les équipementiers ne font pas d’offre élevée actuellement.
Le taux d’audience de l’équipe de France est de 12 millions en moyenne (année de compétition mondovision + années sans compétition) soit un rapport de 18% de la population totale.
Pour le Sénégal, ces 18% seront corrigés et ramenés à la baisse de façon subséquente dans la mesure où sa participation à des compétitions mondovision (CAN + Coupe du MONDE), n’est pas régulière. L’attraction et la promotion qui sont faites aux événements de son équipe sont 10 fois moins importantes que celles de la France. L’impact de ces paramètres peut ramener le taux jusqu’à sa moitié. Ce qui fera une base d’acheteurs potentiels d'1 million de produits dérivés de l’équipementier.

Le taux de conversion ne sera pas le même que celui de la France du fait de plusieurs paramètres incontournables (fraude de contrefaçon abondante, forte concurrence d’autres vitrines du football dont l’offre de spectacle est quasi supérieure à celle de l’équipe du pays, panier de choix très restreint du client du fait du niveau de vie, du pouvoir d'achat, des autres habitudes d’achats, du circuit de publicité peu performant.).
Tous prix égaux par ailleurs, en fonction du coût de revenu des produits, le taux de conversion ne peut être supérieur à 5% soit au maximum 52.000 clients acheteurs.
En vendant en moyenne un produit à 20 € (niveau de vie intégré) à cette base de clients par an, on tournerait autour d'1,039 millions d’euros de chiffre d’affaire pour l’équipementier.
Le rapport de retour à d'investissement du tiers pour la France ne sera pas non plus le même, du fait que plus on produit plus on a des économies d’échelle, et le niveau de rendement est supérieur en volume, mais inférieur en taux. Un rapport de ¼ du rendement peut être appliqué pour l’investissement de l’équipementier, ce qui fera 259.000 €/an de sponsoring dans ce sens.

Ces hypothèses peuvent être confirmées facilement par un petit sondage d’opinion de la part de la fédération dirigée par Me Augustin Senghor, par la mise en place d’une cellule prospective économique pour anticiper et mettre à jour ses données (comme le fait la France afin d’anticiper les négociations 2 ans avant; et ce fut le cas quand la France était sous contrat avec Adidas). Il doit en être ainsi, pour avoir de vraies bases de données et de négociation, et ne pas avoir une asymétrie d’information vis-à-vis du partenaire.
Par ailleurs, en tant qu’observateur, on ne sent pas une réelle organisation de la Fédération Sénégalaise de Football à l’image de ce qui se fait dans beaucoup de pays. Voici en exemple l’organigramme de la fédération Française de football: www.fff.fr/…/150911170604_09_-_organigramme_fff_-_sept_2015….

UNE TRÈS BONNE CELLULE DE COMMUNICATION COMME SOLUTION A COURT TERME:

Le football n’est plus seulement un loisir. Il est devenu une économie, une véritable industrie qui fonctionne comme une entreprise, il a des produits, les vend et investit pour la croissance et la qualité de ses produits.
Malgré des qualifications (parcimonieuses et sporadiques) dans les différentes catégories en compétitions africaines, le Sénégal est toujours un nain footballistique en Afrique, car il est un des rares "ténors" à n'avoir jamais remporté de CAN (la Tunisie et la Zambie sont enfin sorties de ce lot en (2004 et en (2012 respectivement). Une anomalie de l'histoire à corriger très bientôt peut-être avec Aliou Cissé, pourquoi pas, si on fait référence à son bilan actuel très flatteur, l'équipe étant actuellement stable et sur la bonne voie.

Mais il faut dire que la Fédération Sénégalaise de Football malgré cette embellie actuelle (on touche du bois) est très loin d’une bonne politique de promotion de ses produits, car on constate que même les outils les plus basiques sont négligés: pas de mise à jour régulière de son site internet, juste une chaîne YouTube plus ou moins dynamique mais aux contenus quasi similaires depuis des années, un compte tweeter qui publie par parcimonie, une anarchie de pages Facebook avec moins de 1000 abonnés là ou celui de la Côte d’ivoire par exemple en fait plus de 30.000 est publie régulièrement….) sans compter la gestion des événements de son ou de ses produits phares qui sont trop peu exposés avant, pendant et après.

Il y’a des fonctions qui sont essentielles dans une organisation, même du football: la fonction finance et la fonction commerciale, qui doivent être aussi fortes que la fonction production. ces fonctions doivent être soutenues par une fonction de contrôle et de système d’information et de communication solides. A défaut de cela, on produira la plupart du temps à perte, et on ne maîtrisera pas non plus le développement de ce football sénégalais.

EQUIPE NATIONALE DU SENEGAL: quel équipementier pour les lions avant la CAN?

Ce texte est à la base écrit par un ami, Bachir Diop, économiste de formation, et éminent intellectuel averti. Avec sa permission, je me suis permis de le modifier, d'y apporter juste un tout petit peu de choses sur la forme et le fond.

LE FOOTBALL SENEGALAIS : UNE MARQUE SUREVALUEE ?

A la lumière de toutes les déclarations de la Fédération Sénégalaise de Football sur son problème d’équipementier, on espère que l’attente en vaudra le coût et la peine.
Selon Me Augustin Senghor, en substance, des offres leur sont parvenues, mais elles ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Du moins pour une autre lecture, en bon avocat d’affaires, Me Senghor fait dans la spéculation quasi-boursière en patientant un peu pour que la valeur sportive de l’équipe grimpe afin de négocier un juteux contrat.

Cependant est-ce que la fédération connait la valeur marchande dynamique de l’équipe? A t-elle commis des études dans ce sens ?
Les équipementiers qui ont plus de moyens et sont plus organisés font ces évaluations de manière périodique sur les marchés et leur potentialité avant de s’engager pour un contrat sponsoring.
Pour le cas des lions déjà, la CAN pointe à l’horizon et c'est dans un peu plus de trois mois. Et Me Augustin Senghor n'a pas été rassurant dans cette perspective: «Le Sénégal risque d’aller à la Can 2017 au Gabon sans équipementier, si d’ici novembre l’on ne réussit pas à en trouver un nouveau", affirmait-il fin Août dernier.

POURQUOI LES MARQUES PAYENT-ELLES POUR HABILLER UNE EQUIPE SPORTIVE?

C’est une question que beaucoup de personnes se posent assez souvent. En temps normal on ne paye pas quelqu'un pour porter une tenue. Mais si celui qui vous habille espère que d’autres personnes le voient et veuillent porter la même marque, alors il en trouve de l’intérêt.
C’est la même logique avec les journalistes et les animateurs qui sont sponsorisés par des stylistes modélistes afin de rendre visible leurs produits. En sorte c’est un investissement et quand on parle d’investissement on envisage un retour et des bénéfices substantiels.
Les marques mondiales d’équipement confectionnent plusieurs produits qui sont pour la majorité orientés sport. Elles sont obligées d’investir dans des vitrines sportives porteuses pour espérer vendre leurs produits. Si PUMA confectionnait uniquement des tabliers de cuisine on ne verrait jamais une équipe de foot porter cette marque.

ÉVALUATION D'UN MARCHE SPORTIF: ESQUISSE D'UNE APPROCHE TECHNIQUE:

Les firmes d’équipements sportifs utilisent quasiment les mêmes méthodologies d’évaluation du marché que n’importe quelle autre entreprise en y intégrant la spécificité du marché où ils veulent vendre, et des types de produits qu’elles veulent développer. C’est à partir de cela qu’elles estiment leur potentialité probable de vente, le type de produit qui est plus adéquat au marché et les circuits de commercialisation.
Par exemple une étude de marché de NIKE aux USA fera que cette marque investira plus sur le football américain et le basket qu’au SOCCER (le football tel que nous le connaissons). Le potentiel commercial étant plus élevé dans ces segments de marché qu’ailleurs, du fait de la popularité de ces deux sports dans ce pays, comparé au football.

Pour faire ces évaluations, les firmes disposent de plusieurs outils internes et utilisent beaucoup de sources externes.
Les outils internes sont pour la plupart leurs statistiques de ventes antécédentes, le monitoring de la concurrence et l’usage de l’intelligence économique pour anticiper les variations et évolutions du marché.
En termes d’intelligence économique, une firme d’équipementier de football est en mesure d’évaluer aujourd’hui l’impact dans 10 ans de l’implantation d’une académie de football dans un Pays, comme ce fut le cas avec celui des MIMOSAS en Côte d’ivoire. Elles utilisent aussi les sondages et les études de marchés, avant de choisir leur cible.

Parmi les sources externes bien suivi du marché potentiel, il y’a surtout les statistiques très prisées sur la potentialité de prospects que délivrent les audiences TV des rencontres et la fréquentation des Stades. Ces sources sont combinées à d’autres paramètres moins quantitatifs qui permettent d’expliquer les comportements d’achat des clients, leur désir, leur niveau de vie etc.
La potentialité délivrée par ces statistiques représente le niveau de prospect, et il reste à la firme de mesurer le taux de transformation possible de ces potentiels clients en acheteurs. C’est en fonction de tous ces éléments que la stratégie de vente ou Marketing est élaborée et le niveau d’investissement en publicité défini.

En guise d’exemple, l’équipe de France touche actuellement 42,6 millions d’Euro par an pour porter le maillot de la firme à la virgule. Le monitoring basique du marché de l’équipe de France donnera une audience moyenne de 8 à 10 millions de personnes en année sans tournois majeurs et plus de 15 millions de personnes quand il y a un tournoi (coupe du monde, coupe d'Europe différentes catégories etc). Ces chiffres constituent la base du marché que cible la marque en investissant sur l’EDF.
En intégrant plusieurs autres paramètres comme cités plus en haut, elle peut en arriver à un taux de transformation de 40% de clients achetant tous les produits liés à l’investissement consentit (maillots, survêtement, chaussures etc..).
Un taux de conversion de 40% minimum du marché peut apporter un chiffre d’affaires de 120 millions d’Euro à Nike en vendant 30 € à 50 € à l’unité soit un rapport de 1/3 de rendement à l’unité investit en pub.
Les grandes marques ne lésinent pas sur les moyens de publicité quand elles maîtrisent leur marché. Toutefois, tout un dispositif est mis derrière pour mesurer le moindre franc rapporté par une unité dépensée en promotion et sponsoring.

PERSPECTIVES POUR LE SÉNÉGAL:

Pour revenir au cas du Sénégal, on peut s’aventurer à faire une estimation, sur la même base que celle faite avec la France, du fait d’une similitude de comportement et d’habitude humaine pour le football, afin d’avoir une idée de la valeur de l’équipe et comprendre pourquoi les équipementiers ne font pas d’offre élevée actuellement.
Le taux d’audience de l’équipe de France est de 12 millions en moyenne (année de compétition mondovision + années sans compétition) soit un rapport de 18% de la population totale.
Pour le Sénégal, ces 18% seront corrigés et ramenés à la baisse de façon subséquente dans la mesure où sa participation à des compétitions mondovision (CAN + Coupe du MONDE), n’est pas régulière. L’attraction et la promotion qui sont faites aux événements de son équipe sont 10 fois moins importantes que celles de la France. L’impact de ces paramètres peut ramener le taux jusqu’à sa moitié. Ce qui fera une base d’acheteurs potentiels d'1 million de produits dérivés de l’équipementier.

Le taux de conversion ne sera pas le même que celui de la France du fait de plusieurs paramètres incontournables (fraude de contrefaçon abondante, forte concurrence d’autres vitrines du football dont l’offre de spectacle est quasi supérieure à celle de l’équipe du pays, panier de choix très restreint du client du fait du niveau de vie, du pouvoir d'achat, des autres habitudes d’achats, du circuit de publicité peu performant.).
Tous prix égaux par ailleurs, en fonction du coût de revenu des produits, le taux de conversion ne peut être supérieur à 5% soit au maximum 52.000 clients acheteurs.
En vendant en moyenne un produit à 20 € (niveau de vie intégré) à cette base de clients par an, on tournerait autour d'1,039 millions d’euros de chiffre d’affaire pour l’équipementier.
Le rapport de retour à d'investissement du tiers pour la France ne sera pas non plus le même, du fait que plus on produit plus on a des économies d’échelle, et le niveau de rendement est supérieur en volume, mais inférieur en taux. Un rapport de ¼ du rendement peut être appliqué pour l’investissement de l’équipementier, ce qui fera 259.000 €/an de sponsoring dans ce sens.

Ces hypothèses peuvent être confirmées facilement par un petit sondage d’opinion de la part de la fédération dirigée par Me Augustin Senghor, par la mise en place d’une cellule prospective économique pour anticiper et mettre à jour ses données (comme le fait la France afin d’anticiper les négociations 2 ans avant; et ce fut le cas quand la France était sous contrat avec Adidas). Il doit en être ainsi, pour avoir de vraies bases de données et de négociation, et ne pas avoir une asymétrie d’information vis-à-vis du partenaire.
Par ailleurs, en tant qu’observateur, on ne sent pas une réelle organisation de la Fédération Sénégalaise de Football à l’image de ce qui se fait dans beaucoup de pays. Voici en exemple l’organigramme de la fédération Française de football: www.fff.fr/…/150911170604_09_-_organigramme_fff_-_sept_2015….

UNE TRÈS BONNE CELLULE DE COMMUNICATION COMME SOLUTION A COURT TERME:

Le football n’est plus seulement un loisir. Il est devenu une économie, une véritable industrie qui fonctionne comme une entreprise, il a des produits, les vend et investit pour la croissance et la qualité de ses produits.
Malgré des qualifications (parcimonieuses et sporadiques) dans les différentes catégories en compétitions africaines, le Sénégal est toujours un nain footballistique en Afrique, car il est un des rares "ténors" à n'avoir jamais remporté de CAN (la Tunisie et la Zambie sont enfin sorties de ce lot en (2004 et en (2012 respectivement). Une anomalie de l'histoire à corriger très bientôt peut-être avec Aliou Cissé, pourquoi pas, si on fait référence à son bilan actuel très flatteur, l'équipe étant actuellement stable et sur la bonne voie.

Mais il faut dire que la Fédération Sénégalaise de Football malgré cette embellie actuelle (on touche du bois) est très loin d’une bonne politique de promotion de ses produits, car on constate que même les outils les plus basiques sont négligés: pas de mise à jour régulière de son site internet, juste une chaîne YouTube plus ou moins dynamique mais aux contenus quasi similaires depuis des années, un compte tweeter qui publie par parcimonie, une anarchie de pages Facebook avec moins de 1000 abonnés là ou celui de la Côte d’ivoire par exemple en fait plus de 30.000 est publie régulièrement….) sans compter la gestion des événements de son ou de ses produits phares qui sont trop peu exposés avant, pendant et après.

Il y’a des fonctions qui sont essentielles dans une organisation, même du football: la fonction finance et la fonction commerciale, qui doivent être aussi fortes que la fonction production. ces fonctions doivent être soutenues par une fonction de contrôle et de système d’information et de communication solides. A défaut de cela, on produira la plupart du temps à perte, et on ne maîtrisera pas non plus le développement de ce football sénégalais.