jeudi 8 novembre 2012

Matches amicaux - Deschamps: "Je souhaite que tout le monde ait compris"


Une nouvelle fois, ce jeudi, Didier Deschamps préfèrera se passer de Samir Nasri plutôt que de fragiliser son collectif en construction. Il nous explique ses principes de management.


Les absents n'ont pas toujours tort. Les présents, pas toujours raison. Tout dépend du contexte. Concernant l'histoire récente de l'équipe de France, on aura du mal à laisser croire que les 22 Bleus revenus d'Espagne le 16 octobre dernier avec un nul - qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à une victoire - ont de quoi regretter d'avoir fait partie de l'équipée qui est allée mettre fin à l'exceptionnelle série de victoires de la meilleure équipe du monde sur ses terres (ndlr : 32). Le contraire est évidemment valable : les absents ont manqué quelque chose et ils le savent au matin où l'équipe de France revient sur le devant de la scène. A 14 heures, Didier Deschamps va divulguer la liste des joueurs retenus pour Italie - France, le 14 novembre à Parme.
Dans cette liste, on retrouvera l'essentiel des "Espagnols". Ceux qui en sortiront ne le feront sans doute que pour des raisons comptables, partant du principe que l'on n'a pas besoin de deux douzaines de joueurs pour un amical, ou des raisons médicales, ce qui pourrait concerner Karim Benzema, touché à un adducteur. Y aura-t-il des entrants ? Possible. Mais pas de revenants. Du moins pas ceux que l'on "attend" depuis l'Euro. Yann M'Vila n'est pas au niveau et la commission de discipline de la FFF se sera occupée de son cas dans l'intervalle. Quant à Samir Nasri, le sélectionneur ne compte clairement pas sur lui. Pour le moment ou à long terme ? Aujourd'hui, difficile de ne pas pencher vers la seconde proposition.
"Il suffit de peu…"
"Je sais ce qui s'est passé avant que je sois là, nous a confié Didier Deschamps quelques jours après le nul de Madrid, quand nous lui avons demandé d’expliquer ses critères de management. C'est très fragile. Je n’ai de position radicale sur aucun joueur, mais au-delà de la qualité et du talent, la vie du groupe est essentielle." L'Euro 2012 est passé par là. La carrière du joueur Didier Deschamps également. La construction des Bleus de 1998/2000 s’est appuyée sur des choix forts et l'éviction de la "doublette" Cantona – Ginola, deux talents qui paraissaient incontestables sur le papier. Le temps a donné raison à Aimé Jacquet. Le sélectionneur actuel, qui deviendrait son capitaine et relais au sein du groupe, n'a pas oublié.
Aujourd’hui, Deschamps sélectionneur ne réintroduira pas un joueur dont la qualité footballistique, même supérieure à la moyenne, serait parasitée par une attitude jugée capable de mettre en péril la construction d'un collectif. Surtout lorsque les fondations sont encore fraiches. "La notion de collectif est primordiale. Il y a la qualité footballistique, c'est le premier critère. Mais après, il y en a plein d'autres qui entrent en ligne de compte. Il suffit de peu pour que ce soit déséquilibré. Il faut faire en sorte que le groupe vive bien avec des personnalités différentes. Mais je ne suis pas là pour me priver du talent."
Deschamps n’est pas là non plus pour mettre des bâtons dans les roues de son groupe. Il a repris l'équipe de France en main après le début de dérive entrevu à l'est de l'Ukraine l'été dernier. Serrer la vis et conserver la main sur la bride lui semble indispensable à ce moment de l'histoire des Bleus. "Les joueurs ont de la liberté et je ne suis pas un dictateur, tempère cependant DD. Mais à partir du moment où le cadre est défini, tout le monde doit entrer dedans. Et pas seulement en septembre, octobre ou novembre. Je souhaite que tout le monde l'ait compris." Le prochain rassemblement sera une nouvelle occasion que montrer que le message est imprimé.

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